Novartis en chantier et en contrastes l’an dernier

AWP

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Les recettes reculent de 2% à 50,55 milliards de dollars. Les actionnaires peuvent néanmoins compter sur un dividende relevé de 10 centimes sur un an à 3,20 francs. L’action lâche 2,3% à la mi-journée.

Le laboratoire rhénan Novartis en pleine transformation a vu ses recettes reculer de 2% à 50,55 milliards de dollars (à peine moins en francs) en 2022. Apuré du produit de la rétrocession au concurrent Roche d’un gigantesque paquet d’actions pour quelque 14 milliards fin 2021, le bénéfice net a reculé de 20% à 6,96 milliards.

Les actionnaires pourront néanmoins compter sur un dividende agrémenté de 10 centimes sur un an à 3,20 francs.

Les ventes ont à nouveau décliné entre octobre et fin décembre, après avoir déjà souffert d’effets de changes sur le trimestre précédent, pour s’établir à 12,69 milliards de dollars. La contribution d’Innovative Medicines a fondu de 3,2% à 10,36 milliards et celle de Sandoz de 7,7% à 2,33 milliards, détaille le compte-rendu diffusé mercredi.

A taux de changes constants (tcc), le géant pharmaceutique revendique une croissance de 3%.

Génériques et biosimilaires en embuscade

Les affaires ont notamment souffert de l’irruption de versions génériques du Gilenya aux Etats-Unis, dans le sillage immédiat d’une décision de justice outre-Atlantique mi-octobre autorisant la commercialisation de versions de substitution de ce traitement de la sclérose en plaques. Les recettes de ce seul médicament ont été amputées de près de moitié sur le seul dernier trimestre et de plus d’un quart sur l’ensemble de l’exercice, pour représenter encore 2,01 milliards de revenus annuels.

Le Lucentis dans le domaine ophtalmique a aussi pâti d’une rivalité croissante de versions alternatives, ses recettes fondant de 13% à 1,87 milliard. Le directeur général (CEO) Vasant Narasimhan a prévenu en conférence de presse que la concurrence de versions de substitution pour ces moteurs de ventes vieillissants, devisée à quatre points de croissance l’an dernier, n’était pas prête de s’estomper. «Le phénomène n’est pas encore aussi prononcé en Europe», a nuancé le responsable américain.

Les solides recettes du Kisqali ou de l’Entresto n’ont pas suffi pour combler l’accès de faiblesse d’autres produits, constate Laurent Flamme, pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB)

Transformation en cours

La direction ambitionne sur l’exercice en cours de générer une croissance de 1 à 5% au niveau du groupe comme de ses divisions et de faire progresser l’excédent ajusté d’environ 5%. Le résultat d’exploitation de base d’Innovative Medicines doit gagner 5 à 9%, quand celui de Sandoz risque de se tasser de plus 10% du fait des investissements prévus pour son autonomisation, qui reste agendée à la seconde moitié de l’année.

Concernant l’autre grand chantier de transformation mené par le mastodonte rhénan, le directeur financier (CFO) Harry Kirsch a assuré que la plupart des suppressions d’emplois prévues dans le cadre de la vaste cure d’amaigrissement seront prononcées d’ici la fin de l’année. Le groupe avait annoncé en juin dernier son intention de biffer 8000 emplois à l’échelle du groupe, dont 1400 en Suisse, sur un total de quelque 108’000.

L’objectif reste d’alléger la base de coûts de 1,5 milliard de dollars à l’horizon 2024, par rapport à 2021 et de libérer des capacités pour reconquérir des parts sur l’incontournable marché aux Etats-Unis.

Les responsables excluent pour l’heure d’autres modifications significatives du périmètre d’activités. Vasant Narasimhan a rappelé que la stratégie en matière d’acquisition visait à étoffer l’incubateur de produits en développement et ne répondait ainsi pas à des impératifs de croissance.

A la mi-journée, la nominative Novartis abandonnait 2,3% à 80,53 francs, constituant ainsi le principal handicap d’un SMI en retrait de 0,58%.

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