Moody’s: banques d’investissement prêtes à un Brexit sans accord

AWP

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Elles devraient réussir à surmonter les «défis importants» susceptibles d’affecter le secteur financier. BNP Paribas pourrait même rebondir.

Les grandes banques d’investissement se sont intensément préparées au scénario d’un Brexit sans accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne et devraient réussir à surmonter les «défis importants» susceptibles d’affecter le secteur financier, estime vendredi l’agence Moody’s.

Ces établissements «ont mené une préparation approfondie en vue d’un scénario d’absence d’accord. Ils ont travaillé en particulier à réduire le risque de perte des droits de passeport, qui leur permettent actuellement d’exercer à la fois au Royaume-Uni et dans 27 autres pays de l’UE sans licence supplémentaire», écrit Moody’s dans une note.

En cas de Brexit sans accord, «nous considérons la hausse probable des frais de gestion et la perte potentielle de revenus, ainsi que la perte d’efficacité dans la gestion du capital et de la liquidité, comme fâcheuses mais surmontables», ajoute l’agence.

Un tel scénario «aurait plus de conséquences négatives pour les grandes banques d’investissement britanniques du fait de leur exposition accrue à l’économie britannique», est-il ajouté.

Dans le détail, la rentabilité de ces établissements pourrait souffrir d’une hausse attendue de la volatilité de marché et d’une baisse des recettes liée à l’attentisme des clients, quand bien même des mesures ont été prises pour tempérer les risques, renforcer leur assise financière et leurs coussins de liquidités.

Opportunité

Parmi les grandes banques d’investissement françaises dites «systémiques», c’est-à-dire susceptibles de fragiliser l’ensemble du système financier en cas de difficultés, BNP Paribas «est bien positionnée pour contenir les secousses du Brexit grâce à sa présence renforcée en Europe continentale et au Royaume-Uni», relève Moody’s.

Selon l’agence, la banque ne devrait pas avoir besoin de créer de nouvelles structures juridiques et ne devrait déplacer qu’un nombre limité de salariés vers le continent européen.

Mieux, le Brexit représente pour BNP Paribas une opportunité de développer ses activités de financement et d’investissement au Royaume-Uni et d’accroître ses parts de marché en renforçant ses offres à destination des clients britanniques en quête d’accès au continent européen.

Quant à Société Générale, la banque «bénéficie d’une double plate-forme à Londres et Paris, ce qui limite les risques liés au Brexit», anticipe Moody’s.

L’agence souligne par ailleurs que la banque rouge et noir a ouvert en 2018 une nouvelle plate-forme de compensation à Paris, ce qui devrait lui permettre de faire face aux incertitudes concernant les liens futurs entre chambres de compensation britanniques et acteurs de marché européens.

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