Matières premières: l’or et le nickel brillent, le cacao fait une pause

AWP

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Vendredi en fin de séance, le métal précieux a atteint son plus haut depuis décembre dernier, à 2’088,37 dollars, suite à la publication d’indicateurs américains décevants dans la journée.

Le prix de l’or se relevait sur la semaine, propulsé en particulier par des données économiques américaines pénalisant le dollar, actif concurrent du métal jaune.

Le cours de l’or est soutenu par les perspectives «de réduction des taux par la Fed», la Réserve fédérale, et «l’affaiblissement du dollar américain», relèvent les analystes de Capital Economics.

Vendredi en fin de séance, le métal précieux a atteint son plus haut depuis décembre dernier, à 2’088,37 dollars, suite à la publication d’indicateurs américains décevants dans la journée.

L’activité manufacturière aux Etats-Unis s’est de nouveau contractée en février, à 47,8%, contre 49,1% en janvier, baissant plus qu’attendu, sous l’effet d’une demande qui continue de ralentir.

La confiance des consommateurs américains s’est également un peu dégradée en février aux Etats-Unis: l’indice la mesurant est tombé à 76,9 points en février, en repli comparé à ses 79 points de janvier.

Ces données confortent les attentes des investisseurs d’une prochaine baisse des taux de l’institution monétaire, qui souhaite ramener l’inflation à 2%.

Or le billet vert est considéré comme une valeur refuge, tout comme le métal jaune avec qui il se dispute les faveurs des investisseurs. Un affaiblissement du dollar a donc pour tendance de favoriser l’or.

Jeudi déjà, le ralentissement de la hausse des prix aux Etats-Unis avait eu le même effet. L’indice PCE, mesure favorisée par la Fed pour orienter sa politique monétaire, a été annoncé en repli, à 2,4% sur un an en janvier, contre 2,6% en décembre, en ligne avec les attentes des économistes.

Le cours de l’or, qui s’échangeait déjà à la hausse en amont de cet indicateur, a rapidement progressé à sa publication, bondissant «comme un ressort», ironise Ole Hansen, analyste de Saxobank.

Vendredi, vers 19H10 GMT (20H10 à Paris), l’once d’or s’échangeait à 2’085,67 dollars, contre 2’035,40 dollars sept jours plus tôt.

Le cacao reprend son souffle

Le cours du cacao a fini la semaine en ordre dispersé, reculant légèrement à Londres sur des prises de bénéfices après ses nouveaux records.

La tonne de cacao a touché un nouveau record historique: mardi à Londres, elle s’est hissée à 5’946 dollars, et lundi à New York, elle a atteint à 6’648 dollars.

Cependant les prix ont quelque peu reflué en fin de semaine sur «des prises de bénéfices», estime Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group, bien que les investisseurs restent préoccupés par «un manque d’offre sur le marché mondial par rapport à la demande».

L’Afrique de l’Ouest est la première région productrice de cacao du monde avec la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui ont fourni près de 60% de la production totale pour la récolte de 2022/23.

Or la production dans la région «pourrait être réduite de 500’000 tonnes cette année en raison des conditions météorologiques extrêmes», note M. Scoville.

Elles sont notamment affectées par un phénomène météorologique appelé harmattan, un vent du nord-est venu du désert, chargé de poussière, qui désèche les récoltes.

Dans un communiqué jeudi, l’Organisation internationale du cacao (ICCO) anticipe que l’offre mondiale de cacao diminue de près de 11% durant la saison 2023/24 par rapport celle 2022/23, pour atteindre 4,449 millions de tonnes.

La demande mondiale de cacao devrait quant-à-elle diminuer de près de 5%, s’élevant à 4,779 millions de tonnes.

Outre la météo, l’organisation cite les effets néfastes des maladies sur la production, le fait que «les vieux arbres de ces pays produisent avec des rendements inférieurs», et «l’augmentation des coûts des matières premières», susceptible d’affecter les opérations des transformateurs.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai 2024 valait 5’300 livres sterling, contre 5’348 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison le même mois 2024 valait dans le même temps 6’327 dollars, contre 6’256 dollars vendredi dernier.

Le nickel remonte la pente

Le cours du nickel s’est relevé sur la semaine, le marché appréhendant une offre diminuée depuis l’Indonésie.

«Le prix est désormais poussé à la hausse par l’attribution toujours hésitante des quotas miniers en Indonésie», indique Barbara Lambrecht, de Commerzbank.

Depuis le début du mois, le cours du métal s’est redressé d’environ 10%, après avoir de chuté de plus de 45% en 2023, en raison d’une forte hausse des exportations indonésiennes à bas coût.

Or face aux pénuries et à l’augmentation du prix du nickel, essentiel à la fabrication de l’acier inoxydable et des batteries électriques, «certaines fonderies ont annoncé qu’elles réduiraient leur production jusqu’à 50%», relève l’analyste.

Septian Hario Seto, un responsable gouvernemental indonésien spécialiste du nickel, a cependant affirmé dans une interview mercredi à Bloomberg qu’il était peu probable que les prix dépassent 18’000 dollars.

Il a ajouté que le gouvernement indonésien ferait en sorte que le marché demeure assez bien alimenté afin de conserver des coûts suffisamment bas pour les fabricants de véhicules électriques.

Ainsi la remontée des prix semble contenue par l’allusion à ce plafond, remarquent les courtiers de Marex.

Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 17’662 dollars vendredi, contre 17’495 dollars le vendredi précédent à la clôture.

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