Matières premières: l’or et le cuivre dégringolent, le cacao souffre

AWP

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Jeudi, l’once d’or a touché 1’767,34 dollars, au plus bas depuis début mai.

Le cour de l’or a fondu sur la semaine, pénalisé par la force du dollar et le changement de ligne de la Banque centrale américaine (Fed), plus agressive que ces derniers mois.

Jeudi, l’once d’or a touché 1’767,34 dollars, au plus bas depuis début mai.

En cause, la dernière réunion de la Fed, qui a ouvert la porte à une hausse de ses taux directeurs en 2023, un peu plus tôt que prévu jusqu’alors.

Comme pour toutes les autres matières premières libellées en dollar, la hausse du billet vert affecte le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres devises.

Dans le cas de l’or, une action plus rapide de la Fed profite aux taux obligataires, valeur refuge, comme l’or, qui devient moins intéressant puisque le métal précieux ne verse pas de rendement.

«Le double poids des hausses du dollar et des taux obligataires était dur à supporter pour l’or», note Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, qui se demande tout de même si la baisse des prix n’est pas trop marquée.

«Les taux restent plus bas que les prévisions d’inflation, ce qui devrait profiter à l’or», estime-t-il, même s’il prévient que l’or ne devrait pas repartir en hausse tout de suite.

Vers 15H50 GMT (17H50 à Paris) vendredi, l’once d’or s’échangeait pour 1.776,19 dollars, contre 1.877,53 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Le cuivre plombé par la Chine

Le cours du cuivre a subi une nouvelle correction cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), sous l’effet d’un dollar plus fort et de l’interventionnisme chinois.

Pékin va puiser dans ses réserves nationales et mettre des métaux sur le marché pour atténuer la flambée des prix matières premières, qui menace la reprise de l’économie mondiale et pèse sur les entreprises du géant asiatique.

La mesure, annoncée jeudi devant la presse par un porte-parole de la puissante agence chinoise de planification économique, Meng Wei, concernera le cuivre, l’aluminium et le zinc.

Cette décision «a ajouté aux malheurs d’un dollar américain plus fort pour accélérer la chute» du métal rouge, a constaté Jeffrey Halley, de Oanda.

Les analystes de Goldman Sachs se sont voulu plus rassurants: «selon nous, aucune de ces mesures n’aura d’effet important ou durable sur les prix ni sur les perspectives fondamentales, qui restent orientées à la hausse dans un marché clairement déficitaire pour le reste de l’année et en 2022», ont-il écrit dans une note publiée vendredi.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 9.143,50 dollars vendredi à 15H50 GMT (17H50 à Paris), contre 10.003,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

La tonne d’aluminium valait dans le même temps 2.385 dollars et celle de zinc 2.832 dollars, accusant respectivement des baisses d’environ 3% et 7% sur la semaine.

L’étain, qui a touché un nouveau record lundi à 33.181 dollars la tonne, une première depuis 10 ans, revenait quant à lui sous les 30.000 dollars à 29.490 dollars.

Sale temps pour le cacao

Les cours du cacao étaient de nouveau sous pression, coincés par une offre prometteuse alors que les réserves sont déjà pleines.

«Les fortes pluies récentes dans les régions productrices de Côte d’Ivoire et au Ghana améliorent les perspectives de la récolte» à venir, ont expliqué dans une note les analystes de Société Générale, de quoi «exercer une pression à la baisse sur les prix».

Les deux pays représentent à eux seuls les deux tiers de la production mondiale de cacao.

Si la demande en Amérique du Nord et en Asie s’améliore, d’après l’analyste de Price Group Jack Scoville, le reprise en Europe reste lente et «les réserves sont là pour répondre à toute augmentation de la demande», a-t-il ajouté.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 1.630 livres sterling vers 15H50 GMT (17H50 à Paris), contre 1.622 livres sterling vendredi dernier en fin de séance. A New York, la tonne pour livraison au même mois valait au même moment 2.365 dollars, contre 2.402 dollars vendredi dernier.

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