Manipulation du taux de change: les USA replacent la Suisse sous surveillance

AWP

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Les Etats-Unis indiquent qu’aucun de ses principaux partenaires ne manipule sa devise, mais surveillent à nouveau Berne et Pékin.

Washington a indiqué vendredi qu’aucun de ses principaux partenaires commerciaux n’a manipulé sa devise en 2022, mais replace la Suisse sous surveillance et fait sortir le Japon de cette liste, tout en appelant de nouveau la Chine à plus de transparence.

Ce rapport semi-annuel du département du Trésor, «conclut qu’aucun partenaire commercial majeur des Etats-Unis n’a manipulé le taux de change entre sa monnaie et le dollar américain dans le but d’empêcher des ajustements efficaces de la balance des paiements ou d’obtenir un avantage concurrentiel déloyal dans le commerce international».

Pour arriver à cette conclusion, le Trésor regarde les pays dont la balance commerciale est largement excédentaire et qui interviennent sur le marché des changes pour empêcher leurs monnaies de s’apprécier, ce qui rendrait leurs exportations moins compétitives. La taille de l’excédent de leur compte courant, une mesure plus large du commerce qui comprend les flux financiers, est également observée.

La Suisse retrouve la liste des pays sous surveillance, précise le Trésor, qui poursuivra «son engagement bilatéral renforcé avec la Suisse, débuté au début de 2021, afin de discuter des options politiques des autorités suisses pour s’attaquer aux causes sous-jacentes de ses déséquilibres extérieurs».

En décembre 2020, sous l’administration Trump, la Suisse avait été accusée par Washington de manipuler sa monnaie pour la rendre plus faible vis-à-vis du dollar et ainsi en tirer un avantage commercial indu, ce dont elle s’était défendue.

En juin 2021, la qualification de manipulation avait été retirée, mais la Suisse avait rejoint la liste des pays sous surveillance, dont elle était sortie en juin 2022.

Six autres économies figurent sur cette liste des pays sous surveillance: la Chine, la Corée, l’Allemagne, la Malaisie, Singapour, et Taïwan. Le Japon a en revanche été sorti de cette liste.

Le ministère américain de l’Economie et des Finances a par ailleurs réitéré l’appel du Trésor à une transparence accrue de la part de la Chine, estimant que son «incapacité (...) à publier les interventions de change et le manque plus large de transparence autour des principales caractéristiques de son mécanisme de taux de change» en font «une exception parmi les principales économies et justifient une surveillance étroite du Trésor».

«La plupart des interventions de change des partenaires commerciaux des États-Unis l’année dernière ont pris la forme de ventes de dollars, des actions qui ont servi à renforcer leurs devises», a déclaré la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, citée dans le communiqué.

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