Les taux de la dette britannique remontent après un discours de Truss

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Le rendement des obligations à 10 ans a fini la semaine à 4,34%, s’approchant de son sommet depuis 2008 atteint l’avant-veille à 4,64%, et le taux de la dette à 30 ans a grimpé à 4,78%.

Les taux de la dette britannique sont remontés vendredi après un discours de la Première ministre Liz Truss qui venait de congédier son ministre des Finances, l’instabilité politique inquiétant toujours les investisseurs.

Le rendement des obligations à 10 ans a fini la semaine à 4,34%, s’approchant de son sommet depuis 2008 atteint l’avant-veille à 4,64%, et le taux de la dette à 30 ans a grimpé à 4,78%.

Seulement 38 jours après son arrivée au pouvoir, la Première ministre Liz Truss est revenue sur une partie de son «mini-budget», dont l’annonce avait provoqué l’émoi des marchés fin septembre. Elle maintient finalement une augmentation de l’impôt sur les sociétés prévue par son prédécesseur.

«Ce que j’ai fait aujourd’hui, c’est m’assurer que nous ayons une stabilité économique dans ce pays», a défendu la Première ministre lors d’une brève conférence de presse après avoir congédié son ministre Kwasi Kwarteng.

Les acteurs du marché étaient dubitatifs, à en croire la remontée des taux. «C’est dommage pour Mme Truss: après avoir effrayé les marchés avec des projets de dépenses non financées, les taux montent à nouveau car ils se demandent s’il va y avoir désormais des pressions pour la remplacer» à la tête du pays, commente Joshua Mahony, analyste à IG.

Le marché obligataire digérait également la fin du programme de rachats d’obligations à très long terme de la Banque d’Angleterre (BoE), lancé quelques jours après les annonces budgétaires de M. Kwarteng pour empêcher un cercle vicieux de ventes forcées par les fonds de pensions.

La Banque a acheté 19,25 milliards de livres (environ 22,16 milliards d’euros) de bons. Si les taux à 30 ans ont reculé depuis le début du programme le 28 septembre, ils s’approchent dangereusement de leur sommet atteint ce jour-là, quand ils étaient montés à 5,14%.

Le gouverneur de l’institut monétaire a assuré, plus tôt dans la semaine, que le programme de rachats ne serait pas prolongé.

Le monde des affaires britannique accueillait de son côté plutôt favorablement l’intervention de Mme Truss: malgré la hausse de l’impôt sur les sociétés, les entreprises préfèrent entrevoir le retour à la stabilité des marchés.

«Il était important que le gouvernement réponde aux préoccupations», et il devra continuer à le faire «dans les semaines à venir (...) pour donner aux marchés et aux entreprises la confiance nécessaire pour investir», a réagi le syndicat patronal CBI dans un communiqué.

Si le monde des affaires «préfèrera toujours une charge fiscale plus légère», les entreprises «sont davantage préoccupées par les coûts directs», ajoutent les Chambres de commerce britanniques (BCC), en référence aux cotisations sociales - dont la baisse est toujours prévue par Mme Truss - et aux factures énergétiques - dont environ la moitié sera prise en charge pour six mois par le gouvernement.

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