Les taux de la BCE ne devront pas baisser «trop tôt», prévient la Bundesbank

AWP

1 minute de lecture

Pour le président de la banque centrale allemande Joachim Nagel, le resserrement monétaire n’a pas encore produit tous ses effets sur le niveau d’inflation.

Le président de la banque centrale allemande a estimé vendredi que les taux d’intérêt ne devront pas être réduits «trop tôt», le resserrement monétaire n’ayant pas encore produit tous ses effets sur le niveau d’inflation.

«Il ne serait pas judicieux de commencer à réduire les taux d’intérêt trop tôt», a déclaré Joachim Nagel, président de la Bundesbank, lors d’un congrès bancaire à Francfort.

Avec la chute des prix de l’énergie, les taux élevés ont contribué à ramener l’inflation à 2,9% sur un an en octobre en zone euro, contre 10,6% un an plus tôt.

Mais à baisser les taux trop vite, le risque serait, dans un contexte de remontée d’inflation si les prix d’énergie se tendent de nouveau, de devoir à nouveau resserrer les vannes du crédit.

Il s’agit d’être «patient et maintenir le cap pour récolter les fruits du resserrement en termes de désinflation», selon M. Nagel.

Les taux d’intérêt directeurs de la BCE ont été portés à leur plus haut historique - le principal d’entre eux sur les dépôts campe désormais à 4% - entre juillet 2022 et septembre 2023, pour combattre une inflation record en zone euro dans le sillage de la guerre russe en Ukraine et de la reprise post Covid-19.

Ces taux «devront donc rester à un niveau élevé pendant une période suffisante», a martelé le banquier central allemand, connu pour ses positions orthodoxes en matière de politique monétaire.

Dans la même veine, la présidente de la BCE Christine Lagarde a estimé il y a une semaine qu’un changement sur les taux «n’est pas quelque chose qui se passera dans les prochains trimestres».

M. Nagel s’est voulu optimiste sur le fait qu’avoir des taux élevés, dans le but de freiner la demande et calmer la pression sur les prix, ne «signifie pas nécessairement provoquer une récession».

La zone euro évitera selon lui un «atterrissage brutal» de l’économie, grâce à des marchés du travail stables robustes, des niveaux d’endettement favorables des entreprises et des ménages et une forte activité d’investissement.

A lire aussi...