Les attentes d'une bonne conjoncture ont diminué de moitié en six mois

Communiqué, Oaklins Suisse

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«Ce sont surtout les acheteurs ayant une stratégie M&A durable et à long terme qui réussissent», explique Jürg Stucker, auteur de l'étude et associé chez Oaklins Switzerland.

En raison de la situation conjoncturelle difficile, les fusions et acquisitions d'entreprises devraient être moins nombreux en Suisse au cours des douze prochains mois. Pour les acheteurs, les chances de réaliser de bons deals augmentent toutefois.

Les chocs et les crises qui se sont multipliés depuis 2020 se reflètent également dans l'indice M&A d'Oaklins: une fois de plus, il a nettement évolué depuis la dernière édition il y a six mois et est tombé à son troisième niveau le plus bas depuis le premier sondage en janvier 2015. La centaine d'experts en fusions et acquisitions et de décideurs de l'économie suisse interrogés par Oaklins s'attendent à moins de transactions avec participation suisse au cours des douze prochains mois. Les trois indicateurs ont reculé, mais la confiance dans l'évolution conjoncturelle a particulièrement souffert sur fond de multiples crises économiques et géopolitiques.

Peu de confiance dans l'évolution de la conjoncture

L'indice montre l'évolution prévue de l'activité M&A au cours des six à douze prochains mois avec la participation d'entreprises suisses (résultats de l'enquête en points).

Source: Oaklins M&A Outlook

Ce contexte est difficile pour les vendeurs. En revanche, les acheteurs potentiels qui peuvent agir de manière anticyclique ont des chances d'obtenir des prix d'acquisition plus bas et moins de concurrence entre les soumissionnaires. «Toutefois, notre expérience montre que ce sont surtout les acheteurs ayant une stratégie M&A durable et à long terme, qui ne se laissent pas trop impressionner par les cycles, qui réussissent», relativise Dr Jürg Stucker, auteur de l'étude et associé chez Oaklins Switzerland.

Le private equity perd de son importance

Seuls 16% des personnes interrogées s'attendent encore à une conjoncture bonne ou plutôt bonne au cours des douze prochains mois. Il y a six mois, ils étaient encore 34%. Plus d'un tiers s'attend même à une évolution économique plutôt mauvaise. Les mois à venir risquent d'être particulièrement difficiles pour les entreprises industrielles: Tant la Chine que l'Allemagne – deux partenaires commerciaux très importants – se trouvent dans une tendance conjoncturelle à la baisse.

Néanmoins, 62% des participants ont l'intention de faire une acquisition au cours des douze prochains mois. Cette valeur se situe à peu près au niveau de la moyenne à long terme. Alors que l'attention portée à l'Asie en général et à la Chine en particulier continue de diminuer sur fond d'incertitudes concernant la chaîne d'approvisionnement et de nearshoring croissant, les entreprises suisses restent, comme dans un passé récent, les cibles d'acquisition les plus prisées.

Un grand nombre de ces acquisitions devraient avoir lieu dans le cadre de règlements de successions. Les assainissements et les restructurations devraient également être les principaux moteurs de l'activité M&A en Suisse. En revanche, le private equity devrait jouer un rôle moins important selon les attentes des personnes interrogées.

Les attentes en matière de prix divergent encore souvent

Jamais depuis le début des enquêtes, les participants à l'enquête n'ont estimé que la disponibilité du capital emprunté était aussi mauvaise qu'actuellement: seuls 30% estiment qu'il y a beaucoup ou plutôt beaucoup de fonds empruntés disponibles. La situation est similaire pour les liquidités propres: Seuls 35% estiment que leur disponibilité est élevée ou plutôt élevée. Ils restent néanmoins la source de financement la plus importante - environ un tiers des entreprises désireuses de reprendre une entreprise veulent utiliser les liquidités comme seul moyen de financement.

Compte tenu de ces conditions de financement défavorables, la majorité des participants s'attend à une baisse des prix d'acquisition, et ce pour la troisième année consécutive. Certaines personnes interrogées s'attendent toutefois à ce que de nombreux vendeurs souhaitent encore s'en tenir à des prix plus élevés et à ce que les processus de transaction durent en conséquence plus longtemps.

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