Le dollar redevient roi, la livre déchue faute d’une hausse de taux

AWP

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La monnaie unique est descendue jusqu’à 1,1528 dollar pour un euro, tout proche de 1,1524, atteint le 12 octobre, qui constituait un plus bas depuis juillet 2020.

Le dollar américain s’est repositionné jeudi face aux principales devises mondiales et a approché un plus haut depuis 15 mois face à l’euro, aidé par la Fed mais aussi par les déceptions occasionnées par d’autres banques centrales.

La monnaie unique est descendue jusqu’à 1,1528 dollar pour un euro, tout proche de 1,1524, atteint le 12 octobre, qui constituait un plus bas depuis juillet 2020.

La mauvaise journée de l’euro tient, pour partie, à la publication d’indicateurs macroéconomiques en demi-teinte en zone euro, notamment les commandes passées à l’industrie allemande, qui n’ont progressé que de 1,3% en septembre contre 2% attendu.

C’est l’illustration d’un «malaise économique persistant dans un des principaux pays européens», a estimé, dans une note, Joe Manimbo, analyste de Western Union, de nature à favoriser le maintien d’une politique accommodante par la Banque centrale européenne (BCE).

L’accélération du dollar est aussi due au discours de la Fed mercredi à l’issue de sa réunion de politique monétaire.

Si le marché s’est accordé à voir le ton général de la Réserve fédérale américaine comme plutôt accommodant, certains aspects ont montré qu’une évolution était possible, selon Juan Manuel Herrera, spécialiste des devises chez Scotiabank.

L’analyste a ainsi souligné que la Fed avait lié l’inflation actuelle à la hausse de la demande et plus seulement aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement, «ce qui pourrait (les) amener à relever les taux plus tôt que prévu».

En outre, le message de l’institution a été globalement «conforme à ce qui était attendu», ce qui n’a pas été le cas de plusieurs autres banques centrales ces derniers jours.

«Les marchés attendaient des commentaires plus fermes de la Banque d’Australie (RBA), de la BCE ou de la Banque d’Angleterre et s’étaient positionnés contre le dollar, mais ils n’ont pas eu ce qu’ils voulaient», explique Juan Manyel Herrera.

Jeudi, la Banque d’Angleterre (BoE) a ainsi annoncé le maintien de son taux directeur à 0,1% et de son objectif de stock d’actifs financiers rachetés sur le marché à 895 milliards de livres sterling. Nombre d’investisseurs tablaient sur un resserrement dès novembre.

En réaction, le billet vert est monté à 0,7423 dollar pour une livre sterling, pour la première fois depuis le 1er octobre.

Au-delà du ton de la Fed, l’économie américaine semble donner de nouveaux signes de rétablissement après le coup de mou de la fin de l’été, lié à la résurgence du variant Delta du coronavirus.

Les cambistes attendent un bon chiffre de créations d’emplois aux Etats-Unis en octobre, publié demain, et un indice des prix à la consommation élevé, la semaine prochaine, ce qui ouvrirait la possibilité «que la Fed remonte ses taux dès le troisième trimestre de l’an prochain», selon Juan Manuel Herrera.

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