La parité franc-euro n'est pas un danger pour l’économie suisse

AWP

1 minute de lecture

Cette forte appréciation de la devise suisse n’inquiète pas outre mesure les économistes de Credit Suisse, qui ne voient aucune urgence à une intervention rapide de la BNS.

La forte appréciation du franc face à l’euro, qui est passé la veille sous la parité avec la monnaie unique européenne, ne représente pas un danger pour l’économie helvétique et la Banque nationale suisse (BNS) ne devrait pas agir de sitôt sur les taux d’intérêt.

Après avoir atteint lundi un plancher à 0,9969 franc pour un euro, la paire de devises se relâchait mardi matin et s’échangeait à 1,0108 EUR/CHF.

La monnaie suisse évoluait encore à 1,0372 EUR/CHF le 23 février, avant l’attaque de l’armée russe contre l’Ukraine. Mais face aux incertitudes et aux sanctions internationales, le franc a joué à plein son rôle de valeur refuge, alors que l’euro - la principale monnaie des échanges commerciaux helvétiques - a été affaibli par la guerre en Ukraine.

Cette forte appréciation de la devise suisse n’inquiète pas outre mesure les économistes de Credit Suisse, qui ne voient aucune urgence à une intervention rapide de la BNS.

L’institut d’émission, qui se réunit le 24 mars, devrait laisser son principal taux directeur inchangé à -0,75% cette année encore et entamer un resserrement monétaire à partir de 2023, selon les spécialistes de la banque aux deux voiles. La banque centrale helvétique devrait donc résister au mouvement de hausse des taux qui devrait être amorcé en mars par la Réserve fédérale américaine (Fed) afin de juguler l’inflation. La Banque centrale européenne (BCE) devrait également agir cette année, selon les économistes.

La BNS devrait certes poursuivre ses interventions sur les marchés des devises, mais de manière relativement modeste. C’est ce qui a d’ailleurs été le cas la semaine dernière avec une hausse de 0,5 milliard de francs des avoirs à vue déposés auprès de la BNS.

Credit Suisse rappelle l’envolée de l’inflation en Suisse, qui a atteint en février 2,2% sur un an, pour expliquer la relative retenue de la BNS. Les économistes de la banque zurichoise s’attendent à ce que l’accélération des prix tourne autour des 2% «ces prochains mois», dans une étude parue mardi.

Dans ce contexte, «permettre au franc suisse de s’apprécier réduit l’inflation en Suisse», ont souligné les spécialistes.

A lire aussi...