La livre minée par les doutes conjoncturels, le dollar culmine

AWP

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Vers 20h10 la devise britannique perdait 1,48% à 1,2837 dollar et 1,04% par rapport à l’euro à 84,03 pence.

La livre plongeait vendredi et atteignait un plus bas en un an et demi par rapport au dollar, après une baisse marquée des ventes au détail au Royaume-Uni tandis que le dollar touchait un nouveau sommet depuis deux ans.

La livre perdait 1,48% à 1,2837 dollar vers 18H10 GMT et 1,04% par rapport à l’euro à 84,03 pence, pâtissant également des difficultés du premier ministre britannique Boris Johnson, visé par une enquête parlementaire au sujet du scandale des fêtes pendant le confinement.

Les ventes au détail ont reculé de 1,4% en mars, marquant une accélération du repli observé en février (-0,5%), même si elles restent légèrement au-dessus de leur niveau d’avant la pandémie.

«Cette baisse arrive avant même la révision à la hausse des plafonds des prix de l’énergie en avril», souligne Derek Halpenny, analyste chez MUFG, «ce qui suggère que les dépenses des consommateurs vont rester limitées dans les prochains mois».

«Les chiffres du jour pourraient jouer sur la décision de politique monétaire de la Banque d’Angleterre en mai», commente Michael Hewson, analyste chez CMC Markets qui note que «la banque centrale fait face à un choix peu enviable, entre une inflation élevée et le risque créé par des hausses des taux en plein affaiblissement de l’économie».

La frilosité des consommateurs qui commencent à se serrer la ceinture se traduit par un ralentissement de l’activité au Royaume-Uni.

Divergences de banques centrales

Le gouverneur de la Banque Andrew Bailey a affirmé vendredi que la BoE restait sur «le chemin d’un resserrement monétaire», avec déjà trois hausses des taux depuis fin 2021, mais a redit que trouver un équilibre entre inflation et croissance était «un chemin très étroit».

Par ailleurs, alors que la BoE envisagerait de vendre les obligations britanniques qu’elle détient quand son taux atteindrait 1%, elle ne le fera pas si «les marchés sont fragiles», a précisé M. Bailey.

Sa prudence contraste avec le ton déterminé adopté par Jerome Powell, patron de la Réserve fédérale américaine, qui a affirmé le même jour qu’une hausse des taux d’un demi-point était «sur la table pour la réunion de mai».

Ces propos dopaient le billet vert envoyant le Dollar Index, qui compare la devise américaine à d’autres principales monnaies, à un plus haut depuis fin mars 2020 à 101,150 points.

L’euro quant à lui cédait 0,42% à 1,0788 dollar, également pénalisé par la détermination de M. Powell.

La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde, qui a affirmé vendredi qu’il y avait une «forte possibilité» de voir les taux monter en zone euro d’ici la fin de l’année, a légèrement freiné le recul de la monnaie unique européenne.

Les cambistes surveilleront par ailleurs le résultat du second tour de la présidentielle française dimanche.

«Le marché s’attend à une victoire d’Emmanuel Macron. Si c’est le cas, l’euro pourrait enregistrer des gains, mais l’appétit pour le dollar reste le moteur du marché», prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste chez SwissQuote.

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