L’Opep et ses partenaires font le point sur leur stratégie

AWP

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La réunion du comité ministériel de suivi Opep et non-Opep n’a pas de pouvoir décisionnaire et fait office de prélude aux prochaines réunions officielles de l’Opep, prévues en avril et en juin à Vienne.

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et dix Etats alliés menés par la Russie se réunissent lundi à Bakou, en Azerbaïjan, pour faire le point sur leur stratégie, qui a permis depuis deux ans de soutenir les prix du pétrole.

«Les fondamentaux du marché s’améliorent lentement», a déclaré Khalid al-Falih, ministre de l’Energie de l’Arabie saoudite, lors de l’ouverture de la réunion du comité ministériel de suivi Opep et non-Opep, dans un hôtel du centre de la capitale azerbaïdjanaise.

Il a toutefois souligné que «beaucoup de travail doit encore être fait» pour atteindre les objectifs fixés. Pointant du doigt un surplus de l’offre et de faibles investissements dans le secteur du pétrole, le ministre a indiqué qu’il était «plus important que jamais de continuer à coopérer».

«Mes collègues m’assurent qu’ils se conformeront pleinement (à l’accord de réduction de la production, ndlr) ou même davantage que demandé dans les semaines à venir», a-t-il ajouté.

Les représentants de l’Opep se sont réunis dès le week-end avec leurs partenaires pour évaluer l’état du marché et l’effet de leurs baisses de production. Le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, est reparti de Bakou dimanche soir après avoir participé à ces réunions.

La réunion de lundi n’a pas de pouvoir décisionnaire et fait office de prélude aux prochaines réunions officielles de l’Opep, prévues en avril et en juin à Vienne.

Les mesures actuelles de l’accord de limitation de la production sont valides jusqu’en juin et ont été renforcées en décembre. Les pays de l’alliance se sont engagés à réduire leur production de 1,2 million de barils par jour au total afin de soutenir les prix du brut.

Les membres de cette alliance informelle baptisée «Opep+» doivent discuter lundi d’une éventuelle prolongation de cet accord et pourraient également aborder la manière de formaliser sur le long terme leur alliance.

«Institutionnaliser un cadre pour une coopération à plus long terme entre Opep et non-Opep est très important stratégiquement, plus important que jamais» pour «éviter de répéter la tourmente qu’a connue le marché en 2014», a déclaré le ministre saoudien.

A ce sujet, il a noté des progrès et indiqués qu’une charte serait présentée aux ministres concernés «dans les prochaines semaines».

L’Azerbaïdjan en quête d’investissements

Le pacte conclu fin 2016 entre l’Organisation, assise sur un tiers de la production mondiale et une dizaine d’autres pays non membres, dont la Russie, a permis de stabiliser le marché après un effondrement des prix.

Le prix moyen du baril en 2016 était autour de 40 dollars. Le cours s’est depuis nettement repris, et en 2018 le prix moyen du baril approchait les 70 dollars.

En outre, l’accord a redonné du lustre à l’Opep au moment où elle semblait en perte de vitesse, et permis à la Russie de gagner de l’influence en devenant de facto l’arbitre du marché pétrolier.

Quant à l’Azerbaïdjan, pays allié de l’Opep, cette réunion sur son sol «légitime (son) rôle historique dans l’industrie du pétrole», a déclaré le ministre de l’Energie azerbaïdjanais Parviz Chahbazov, rappelant que c’est le «pays du premier puits de pétrole industriel, de la première plateforme pétrolière offshore et du premier oléoduc».

Bakou «n’exporte pas de gros volumes sur le marché du pétrole aujourd’hui (...) mais s’emploie à assurer la sécurité énergétique régionale», a-t-il indiqué, tout en soulignant que l’Azerbaïdjan était «un partenaire fiable dans les projets énergétiques de grande échelle».

Toutefois, «l’Azerbaïdjan doit attirer de nouveaux investissements s’il veut réussir à remplacer les réserves actuelles et maintenir ses volumes de production au cours des prochaines décennies», ont souligné dans une note les analystes de S&P Global Platts, rappelant qu’il n’a pas découvert de nouveaux champs pétroliers depuis la chute de l’URSS en 1991.

Si le pays a déjà profité de sa participation à l’accord Opep+ pour resserrer ses relations avec l’Arabie saoudite, la réunion de lundi devrait lui permettre d’explorer des opportunités d’investissements pour sa compagnie pétrolière nationale Socar, nécessaires à la modernisation de son industrie vieillissante.

Le budget de cet Etat riverain de la mer Caspienne dépend largement des recettes des hydrocarbures, qui comptent pour la majeure partie de ses exportations.

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