L’Italie et l’inflation en zone euro fragilisent l’euro

AWP

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La monnaie européenne valait 1,1610 dollar vers 21h, contre 1,1641 dollar jeudi soir.

L’euro reculait face au dollar vendredi, affecté par les inquiétudes liées au nouveau budget italien et par une inflation sous-jacente inférieure aux attentes en zone euro.

Vers 19h00 GMT (21h00 à Paris), la monnaie unique valait ainsi 1,1610 dollar, contre 1,1641 dollar jeudi soir.

La coalition populiste au pouvoir en Italie a présenté jeudi soir un budget prévoyant un déficit à 2,4% du PIB sur les trois prochaines années, alors que le précédent gouvernement de centre gauche visait 0,8%.

Cette annonce «a ébranlé la confiance des marchés dans la capacité de Rome à gérer sa dette», a souligné Joe Manimbo de Western Union.

Il y a des «inquiétudes autour de la réaction du marché obligataire et d’un potentiel affrontement avec l’UE», ont aussi remarqué les analystes du courtier Sucden. Bruxelles avait demandé à Rome de maintenir le déficit au plus bas et de réduire la dette publique qui représente quelque 131% du PIB, le ratio le plus élevé en zone euro après la Grèce.

Le commissaire européen Pierre Moscovici a d’ores et déjà estimé vendredi matin que le budget italien paraissait «hors des clous» des règles européennes.

Mais pour les analystes de Saxo Banque, «la raison devrait finir par l’emporter puisque l’Italie a bien conscience qu’elle doit bénéficier de bonnes conditions de marché pour faire face à ses besoins en refinancement» en 2019.

«Nous n’avons pas l’intention d’aller au conflit avec l’UE», a d’ailleurs souligné vendredi Luigi Di Maio, vice-Premier ministre et chef de file du M5S (populiste), membre de la coalition avec la Ligue (extrême droite).

Déjà fragile en début de séance, l’euro a creusé ses pertes après la publication de l’inflation en zone euro pour septembre.

Si celle-ci s’est bien élevée à +2,1%, comme s’y attendaient les analystes, l’inflation sous-jacente s’est, elle, établie à +0,9%, «un chiffre légèrement décevant», selon les analystes de Capital Economics.

Cette statistique paraît par ailleurs quatre jours après que le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a annoncé une «reprise relativement vigoureuse de l’inflation sous-jacente», ce qui avait porté la monnaie unique à son plus haut niveau en trois mois face au billet vert.

Le dollar, lui, restait porté par une économie américaine vigoureuse, alors que les chiffres des dépenses et revenus des individus en août ont augmenté de 0,3%.

Par ailleurs, sans les secteurs volatils de l’alimentation et de l’énergie, l’indice des prix basé sur les dépenses de consommation est resté stable à 2% en glissement annuel.

«Ce qui suggère que la Fed a le champ libre pour augmenter ses taux d’intérêt une quatrième fois d’ici la fin de l’année», a remarqué M. Manimbo.

La banque centrale américaine a relevé mercredi ses taux pour la troisième fois de l’année, alimentant ainsi la hausse du billet vert.

Vers 19H00 GMT, la devise européenne baissait face à la monnaie nipponne à 131,40 yens contre 131,99 yens jeudi à 21H00 GMT.

Le dollar montait face au yen à 113,57 yens pour un dollar contre 113,38 yens jeudi soir. Il a grimpé en cours de séance jusqu’à 113,67 yens, son plus haut niveau depuis décembre.

L’once d’or valait 1.192,06 dollars contre 1.182,85 dollars la veille.

La monnaie chinoise a terminé à 6,8688 yuans pour un dollar, contre 6,8903 yuans pour un dollar jeudi vers 15H30 GMT.

Le bitcoin s’échangeait pour 6.538,00 dollars, contre 6.694,08 dollars jeudi soir, selon des chiffres compilés par Bloomberg.

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