L’euro s’enfonce, craintes sur la situation en Ukraine

AWP

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Un peu après 19h, la monnaie unique est descendue à 1,1446 dollar pour un euro pour la première fois depuis juillet 2020.

L’euro dégringolait jeudi à des profondeurs plus vues depuis 15 mois face au dollar américain, sous la pression de l’inflation américaine mais aussi de craintes d’une possible entrée de troupes russes en Ukraine.

Un peu après 18H00 GMT, la monnaie unique est descendue à 1,1446 dollar pour un euro pour la première fois depuis juillet 2020.

Quant à la livre sterling, elle s’est repliée jusqu’à 1,3360 dollar pour une livre, plancher qu’elle n’avait plus balayé depuis décembre 2020.

«L’euro était déjà affaibli, mais ce qui a provoqué cette accentuation de la baisse, c’est le fait que le gouvernement américain a apparemment averti plusieurs dirigeants européens que la Russie pourrait envahir l’Ukraine», a expliqué Marc Chandler, chef de la stratégie marchés pour le courtier Bannockburn Global Forex.

L’information, publiée par l’agence Bloomberg citant des sources anonymes, a bien orienté le marché en deuxième partie de séance, a abondé Brad Bechtel, responsable du département changes de Jefferies.

Mercredi, le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken avait mis en garde la Russie contre une violation de la frontière ukrainienne, illustrant des tensions géopolitiques qui sont de nature à favoriser le billet vert, considérée comme une valeur refuge.

Le «greenback» n’avait pas besoin de ce coup de pouce, lui qui paradait déjà face aux principales devises mondiales depuis la veille.

Les cambistes continuaient, en effet, à intégrer les chiffres d’inflation américains publiés mercredi, qui ont fait ressortir, pour octobre, la plus forte hausse de prix sur un an depuis 31 ans (6,2%).

«Avec une inflation qui semble être plus durable que transitoire, cela suggère que la Fed (Banque centrale américaine) pourrait être parmi les premières (banque centrales) à relever ses taux», a expliqué, dans une note, Joe Manimbo, de Western Union, ce qui favoriserait la hausse du dollar.

Le marché évalue désormais à plus de 80% la probabilité que la Fed relève au moins deux fois ses taux en 2022, selon l’outil de modélisation de la Bourse des contrats à terme CME, contre moins de 50% il y a un mois.

«Mais la Fed nous dit qu’elle ne va pas relever ses taux avant un moment», relève Brad Bechtel. «Donc soit elle va devoir durcir sa ligne, soit le marché à tort. Quelqu’un a tort, en tout cas.»

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