L’euro reprend son souffle face au dollar, mais la parité paraît imminente

AWP

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Vers 20h30, la devise européenne grignotait 0,10% à 1,0171 dollar. Plus tôt, elle était descendue jusqu’à 1,0072 dollar, pour la première fois depuis fin 2002.

L’euro a arrêté sa chute vendredi après être passé brièvement sous 1,01 dollar, mais les cambistes voient toujours la monnaie unique descendre à la parité dans les prochaines semaines, minée par une conjoncture très défavorable.

Vers 18H30 GMT, la devise au symbole inspiré du epsilon grec grignotait 0,10% à 1,0171 dollar. Plus tôt, elle était descendue jusqu’à 1,0072 dollar, pour la première fois depuis fin 2002.

Le dollar s’est replié après la publication de chiffres de créations d’emplois meilleurs que prévus en juin aux États-Unis, pourtant de nature à encourager la banque centrale américaine (Fed) à poursuivre son brutal tour de vis monétaire.

Pour Marc Chandler, du courtier Bannockburn Global Forex, faute d’avoir pu enfoncer le seuil atteint plus tôt, le dollar a été handicapé par des rachats d’euros initiés par des cambistes qui ont pris leurs bénéfices.

Pour autant, les fondamentaux qui animent le marché n’ont pas changé, a prévenu Erik Nelson, de Wells Fargo. «Nous sommes toujours négatifs sur l’euro et nous nous attendons à le voir à parité d’ici une à deux semaines», a dit l’analyste.

Seule la publication d’un indice des prix CPI américain très inférieur aux attentes, mercredi, ou l’annonce de mesures de relance de la Chine, paraissent de nature à changer la dynamique, a prévenu Erik Nelson, «mais aucun des deux ne semble probable».

Pour Marc Chandler, la devise commune à 19 pays européens continue à souffrir de la crise énergétique qui frappe la zone euro, fragilisée par sa dépendance aux approvisionnements en gaz russe.

Ces derniers jours, l’euro a aussi été pénalisé par le rebond des taux obligataires américains, avec notamment un rendement des emprunts d’État américains qui est repassé nettement au-dessus de 3% vendredi.

L’écart de taux (spread) entre les taux américains et allemands à dix ans est au plus haut depuis trois semaines, ce qui incite les investisseurs à placer leur argent en dollars plutôt qu’en euros.

Autre faiblesse, selon Boris Kovacevic, de Western Union, le scepticisme entourant l’instrument voulu par la Banque centrale européenne (BCE) pour limiter les écarts entre les taux d’emprunt des différents États de la zone.

L’institution n’a pas donné de détails sur ce mécanisme, sur lequel le président de la banque centrale d’Allemagne, Joachim Nagel, a émis des réserves en début de semaine.

Au diapason de l’euro, plusieurs devises européennes sont délaissées actuellement. Vendredi, la couronne suédoise a ainsi reculé à son plus bas niveau depuis plus de 20 ans face au dollar.

Au lendemain du relèvement d’un demi-point du taux directeur de la banque centrale de Pologne (NBP), alors que les économistes attendaient 0,75 point, le zloty est tombé à 4,7650 pour un dollar, du jamais-vu.

Erik Nelson s’attend «à ce que les devises des pays importateurs de matières premières, comme la couronne suédoise, la livre sterling ou le yen continuent à perdre du terrain».

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