L’euro au plus bas en trois ans face à un dollar très recherché

AWP

1 minute de lecture

Vers 20h, l’euro perdait 2,03% face au billet vert, à 1,0689 dollar. Il est tombé jusqu’à 1,066 dollar, un niveau plus vu depuis avril 2017.

L’euro est tombé jeudi à son plus bas niveau en trois ans face au dollar, rien ne semblant pouvoir calmer la ruée des investisseurs vers le billet vert.

Vers 19H00 GMT (20H00 à Paris), l’euro perdait 2,03% face au billet vert, à 1,0689 dollar, après avoir débuté la séance en hausse. Il est tombé jusqu’à 1,066 dollar, un niveau plus vu depuis avril 2017.

La livre sterling, de son côté, reculait de 0,3% face au billet vert, à 1,1545 dollar. Elle gagnait du terrain en revanche face à la devise européenne, à 92,53 pence pour un euro (+1,08%).

La veille, la devise britannique s’était effondrée, perdant temporairement plus de 4% face au dollar et tombant à un niveau inédit depuis 1985.

«L’appétit insatiable du monde pour le dollar a encore frappé jeudi, propulsant la monnaie américaine à son plus haut niveau en trois ans face aux principales devises», remarque Joe Manimbo de Western Union.

De nombreuses institutions et entreprises ont leur dette libellée en dollars, ce qui provoque une ruée vers le billet vert. Beaucoup d’investisseurs cherchent aussi à céder des titres pour récupérer de la monnaie américaine en cash, une valeur sûre.

«La solidité à toutes épreuves du billet vert est devenu un baromètre de la crainte de voir le coronavirus faire basculer l’économie mondiale dans la récession», ajoute M. Manimbo.

«L’euro était, pas plus tard que la semaine dernière, à son plus haut niveau depuis plus d’un an. Mais la propagation rapide du virus en Italie et en Espagne, deux des quatre plus grandes économies de la zone euro, a conduit de nombreuses personnes à opter pour la sécurité et la liquidité du billet vert», explique le spécialiste.

La Banque centrale européenne a bien accentué ses efforts pour limiter les retombées économiques du virus en lançant un plan massif d’achat d’obligations de 750 milliards d’euros.

«Les temps extraordinaires nécessitent une action extraordinaire», a tweeté la présidente de l’institution de Francfort, Christine Lagarde.

En rachetant ainsi massivement de la dette d’Etats et d’entreprises de la zone euro sur les marchés, la BCE espère soulager les banques et les inciter à maintenir, voire relancer, leurs prêts aux ménages et entreprises, et ainsi à soutenir la production et l’emploi.

La BCE veut en outre organiser ses emplettes sur le marché de «manière flexible», ce qui laisse penser qu’elle pourrait mettre l’accent sur certains titres souverains en grande difficulté pour calmer les tensions sur leur dette, comme par exemple ceux de l’Italie.

«C’est une étape bienvenue mais pas la fin de l’histoire», a estimé Andrew Kenningham, analyste pour Capital Economics.

Mais cela n’a pas suffi à faire remonter durablement la monnaie unique.

Du côté de la livre «la baisse des taux de la Banque d’Angleterre, l’incertitude du Brexit et, maintenant, la probabilité grandissante d’une fermeture (du pays) ont heurté de plein fouet la devise britannique», remarque Carlo Alberto De Casa, analyste pour ActivTrade.

A lire aussi...