La livre au plus bas depuis 1985 face au dollar

AWP

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Vers 18h25, la livre perdait 4,42% à 1,1525 dollar, après être tombée à 1,1463 dollar.

La livre sterling a plongé au plus bas depuis 1985 face au dollar mercredi, les investisseurs se ruant sur le billet vert qui fait office de valeur refuge devant la débâcle économique liée à l’épidémie de coronavirus.

Vers 17H25 GMT (18H25 à Paris), la livre perdait 4,42% à 1,1525 dollar, après être tombée à 1,1463 dollar selon la presse britannique. En début d’année la monnaie britannique cotait encore plus de 1,30 dollar.

La devise britannique est ainsi passée sous son niveau atteint le 7 octobre 2016. Une date loin d’être anecdotique car un crash éclair avait eu lieu ce jour-là, la devise ayant brusquement et temporairement perdu 6,1% à 1,1841 dollar: un niveau considéré comme une anomalie.

«Les investisseurs recherchant désespérément quelque chose ressemblant à une valeur refuge, le dollar est devenu un outil de prédilection pour les traders nerveux, ce qui a provoqué une chute brutale de la livre», a expliqué Connor Campbell, analyste pour Spreadex.

Mercredi, en dépit des milliards promis par les grandes puissances pour soulager l’économie mondiale face à la crise du coronavirus, rien ne semblait pouvoir enrayer la panique des marchés avec une nouvelle chute à l’ouverture de Wall Street tandis que le pétrole dégringolait au plus bas depuis 18 ans.

«Il y a une ruée synchronisée vers le dollar qui a pris la plupart des entreprises, des gouvernements et des traders au dépourvu», a expliqué Neil Wilson, analyste pour Markets.com.

Plus tôt dans la journée, Han Tan, analyste pour FXTM, avait déjà souligné que «des tensions sur les liquidités sont entrées en jeu, les gains (du billet vert) reflétant la demande de financement en dollars», tandis que la devise européenne avait chuté mardi, perdant même temporairement plus de 2%.

Vers le confinement?

Pour autant, la livre sterling perdait aussi beaucoup de terrain face à la monnaie unique (2,8% à 93,74 pence pour un euro).

Pour M. Wilson, l’euro est également devenu une valeur refuge dans une certaine mesure, tandis qu’avec le Brexit la livre est considérée comme plus risquée.

Pour Jameel Ahmad, analyse chez FXTM, «des rumeurs selon lesquelles le Royaume-Uni s’approche d’un type de verrouillage similaire à ce qui a été observé en Europe» pèse également sur la monnaie britannique et pourrait l’entraîner plus bas.

Mercredi, le nouveau gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, qui a pris ses fonctions lundi, a déclaré lors d’interviews données à des médias britanniques que l’institut monétaire était prêt à tout pour soutenir l’activité.

Interrogé par Sky News sur la possibilité de baisser ses taux à zéro, alors que la BoE a les a déjà réduits de 0,5 point de pourcentage la semaine dernière de manière impromptue pour tenter de juguler la chute des marchés, M. Bailey a souligné que «tout est sur la table».

Il n’a pas non plus exclu des mesures radicales comme le fait de faire marcher la planche à billets en envoyant directement des chèques aux habitants du Royaume-Uni ou un assouplissement quantitatif qui s’assimileraient à de la création monétaire, ce qui diluerait la valeur de la devise britannique.

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