L’économie suisse cale au deuxième trimestre, selon le Seco

AWP

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La croissance ajustée sur les trois premiers mois de l’année a été revue à 0,9%, contre 0,5% au premier pointage fin mai, indique lundi le Secrétariat d’Etat à l’économie.

L’évolution sur trois mois du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse s’est avérée nulle au deuxième trimestre, après une entame d’année dynamique, indique lundi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) dans son relevé périodique. La volatile contributions des évènements sportifs n’a joué aucun rôle sur l’évolution de l’économie helvétique entre avril et fin juin.

Si le coup de frein entre le premier et le deuxième partiel était largement anticipé par les économiques sondés par l’agence AWP, le coup d’arrêt constitue une petite surprise. Les pronostics s’échelonnaient entre +0,1% et +0,3% en comparaison trimestrielle.

La croissance annualisée hors grands rendez-vous sportifs a, elle, été divisée par trois par rapport au trimestre précédent à 0,5%.

La création de valeur dans l’industrie notamment a fléchi de 2,9% en glissement trimestriel. Le secteur chimico-pharmaceutique (-2,3%) peine à renouer avec ses cadences de croissance enregistrées entre 2015 et 2022, relèvent les économistes fédéraux dans leur point de situation. La contagion de l’accès de faiblesse à d’autres branches a eu pour corollaire un tassement de 1,2% des exportations de marchandises.

La construction (-0,7%) n’a pas été épargnée, avec un recul des chiffre d’affaires dans l’ensemble des secteurs du bâtiment comme du génie civil.

Consommation publique (+0,1%) et privée (+0,4%) ont permis de contenir le ralentissement. L’hôtellerie-restauration (+5,2%) a tiré l’essor des revenus des services. Si le commerce de détail accuse un ralentissement de 0,4%, l’essor du commerce de gros et les ventes d’automobile permettent au segment de boucler le partiel sur un gain de 2,1%.

La contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB est demeurée positive, l’érosion des exportations de marchandises ayant été compensée par l’essor de celles de services d’une part et l’étiolement de 3,7% des importations de biens et de services de l’autre.

Les observateurs font preuve d’un certain fatalisme. «La petite économie ouverte helvétique est bien trop dépendante des aléas de l’étranger», rappelle Thomas Gitzel, économistes en chef chez VP Bank. Même si la Suisse demeure relativement épargnée par l’inflation, le renchérissement fait planer des doutes sur le maintien de la consommation intérieure, au vu de surcroît de la perspective de hausses de loyers pour de nombreux ménages, poursuit l’expert.

Le net recul des importations confirme pour Arthur Jurus, d’Oddo BHF Suisse, un affaissement de la demande intérieure, susceptible de déboucher sur une nouvelle stagnation de l’économie au troisième trimestre. L’économiste n’attend aucun assouplissement pour relancer la croissance de la part de la Banque nationale suisse (BNS), occupée à combattre une inflation sous-jacente toujours vive.

Le Seco avait déjà prévenu en juin que la croissance helvétique en 2023 ne tiendrait pas la comparaison avec sa cadence de croisière habituelle. Les experts fédéraux misaient néanmoins alors sur une progression du PIB de 0,8%, devant accélérer à 1,8% en 2024.

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