L’économie de la zone euro tutoie ses niveaux d’avant-crise

AWP

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Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 2,2% en juillet-septembre par rapport au trimestre précédent, après un net rebond de 2,1% au deuxième trimestre.

La croissance en zone euro a connu une nouvelle hausse robuste au troisième trimestre, rapprochant les pays membres de la monnaie unique de leurs niveaux d’avant-pandémie, malgré les perturbations liées aux pénuries et aux prix de l’énergie.

Entre juillet et septembre, le PIB des pays faisant partie de la monnaie unique a progressé de 2,2% par rapport au trimestre précédent, selon une première estimation d’Eurostat publiée vendredi.

La croissance avait été de 2,1% au deuxième trimestre, dans le sillage d’une récession de 0,3% au premier trimestre et de 0,4% sur les trois derniers mois de l’année 2020 en raison de la pandémie.

«La solide hausse du PIB en zone euro au troisième trimestre signifie que la phase de reprise est quasiment terminée dans la plupart des pays de la zone euro», a commenté dans une note Andrew Kenningham, économiste en chef pour Capital Economics.

Le PIB y est désormais 0,53% inférieur à ce qu’il était au quatrième trimestre 2019, soit juste avant l’éclatement de la pandémie et la récession qui en a suivi, souligne auprès de l’AFP Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management.

L’économiste juge cet écart «négligeable lorsque l’on considère que les comptes nationaux sont souvent sujets à révisions importantes».

Podium

Sur les 11 pays européens dont les données trimestrielles sont disponibles, la France affiche le deuxième taux de croissance le plus important avec 3%, derrière l’Autriche (+3,3%), tandis que le Portugal suit avec 2,9% et l’Italie enregistre 2,6%.

Plus marquant, Paris est quasiment revenu à son niveau d’avant la pandémie. Pour l’Allemagne et de l’Italie, «la phase de reprise est désormais largement achevée», affirme M. Kenningham, notant que les deux Etats sont à des niveaux de PIB inférieurs de 1,2% et 1,4% par rapport à l’avant-Covid.

L’Espagne met en revanche plus de temps à effacer les stigmates du virus, avec un PIB encore 6% inférieur à l’avant 2020, une situation liée à la grande dépendance du pays au tourisme, un secteur encore affecté par les suites de la crise.

Madrid, qui prévoit 6,5% de croissance cette année et 7% l’an prochain, a affirmé vendredi qu’il devrait effacer les traces économiques du Covid d’ici à la fin de l’année.

Pour Berlin, qui a affiché une croissance de 1,8% au troisième trimestre, l’activité s’est moins effondrée que dans d’autres pays durant la crise, avec une récession de 4,9% en 2020, mais la reprise est plus poussive en raison des pénuries de matériaux sur les marchés mondiaux.

Les difficultés rencontrées par la plupart des pays développés depuis des mois sur les chaînes de production ainsi que les pénuries pourraient affaiblir l’élan en Europe.

Egalement potentiel boulet au pied des économies sur le continent, l’inflation a bondi en septembre à 4,1%, au plus haut depuis plus de 13 ans, en raison d’une envolée continue des prix de l’énergie.

Face à ce climat économiques très incertain, le gouvernement sortant d’Angela Merkel a par exemple révisé mercredi en nette baisse sa prévision de croissance pour l’ensemble de l’année, à 2,6% contre 3,5% encore attendu au printemps.

«Les indicateurs avancés montrent un affaiblissement économique, qui n’exclut cependant pas une accélération l’année prochaine au fur et à mesure que les pénuries de matières premières et de puces électroniques, ainsi que les difficultés liées au transport maritime disparaitront», souligne Eric Dor.

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