Le syndicat allemand des services Verdi a critiqué mardi l’annonce «au mauvais moment» de la fermeture de près d’une agence bancaire sur deux du réseau Postbank, déjà en plein chaos après la migration de comptes au sein de la maison-mère Deutsche Bank.

Le projet de fermer 250 des 550 agences dans le réseau Postbank du pays «arrive au mauvais moment», a déclaré Jan Duscheck, responsable du secteur bancaire chez Verdi, au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

La veille, le responsable de la banque de détail chez Deutsche Bank, Claudio de Sanctis, a affirmé dans le Financial Times que le réseau de Postbank, ancienne banque postale allemande, serait quasiment réduit de moitié d’ici 2026.

Le directoire de Deutsche Bank «ouvre déjà le prochain chantier alors que la crise actuelle n’est pas encore surmontée», critique M. Duscheck.

Une allusion au chaos lié à l’intégration de quelque 12 millions de comptes bancaires de Postbank dans Deutsche Bank, ce qui a entraîné de nombreux retards et blocages de dossiers de clients, qui ont lancé des milliers de réclamations.

L’autorité de surveillance financière Bafin a décidé en octobre de placer Deutsche Bank, premier groupe bancaire allemand sous surveillance, le temps de régler ces problèmes.

De nombreuses succursales de Postbank, déficitaires depuis longtemps, n’ont pas pu être fermées en raison d’un contrat à long terme avec l’ancienne maison-mère de Postbank, l’ex-groupe public Deutsche Post.

Ce contrat a maintenant été renégocié, a expliqué M. de Sanctis, qui n’a pas précisé combien d’emplois seront supprimés du fait des fermetures prévues.

A moyen terme, Postbank devrait devenir une banque «mobile first», selon un porte-parole de Deutsche Bank cité dans la presse.

En d’autres termes, les clients pourront régler les problèmes avec leurs applications mobiles auprès de centres techniques, tandis que les conseils en agence joueront un rôle moindre.

Le réseau des quelques 400 succursales de la Deutsche Bank devrait également être encore réduit, a déclaré M. de Sanctis, sans donner de chiffres précis. Dans toute l’Europe, les banques taillent ces dernières années dans leur présence physique du fait de la bascule vers le numérique.