Le groupe énergétique Chevron a enregistré au quatrième trimestre une nette baisse de son chiffre d’affaires, consécutive au reflux des prix du pétrole. Le bénéfice a également chuté, plombé par des éléments exceptionnels.
Les revenus ressortent à 47,1 milliards de dollars, en repli de 16% sur un an et nettement en-deçà des attentes des analystes, qui tablaient sur 51,2 milliards. Le groupe de San Ramon (Californie) avait déjà vu son chiffre d’affaires se contracter lors des trimestres précédents, sous l’effet d’une normalisation des cours de l’or noir, après une année 2022 hors normes.
Cette décélération des ventes intervient malgré l’accélération des volumes produits par Chevron, tirée par les Etats-Unis (+34%), tandis que le reste du monde est quasi-stable (-1%). En 2023, le groupe a amené au marché l’équivalent de 3,1 millions de barils par jour, un record.
L’an dernier, le prix moyen du Brent de la mer du Nord, variété de référence, a été de 82 dollars, contre 101 en 2022. Quant au bénéfice de Chevron, il a plongé encore bien davantage que le chiffre d’affaires, amputé quasiment des deux tiers (-65%), à 2,2 milliards de dollars.
Cette fonte est due au fléchissement du chiffre d’affaires, mais aussi à des marges moins élevées dans le raffinage, ainsi qu’à des éléments exceptionnels. L’entreprise avait déjà annoncé, début janvier, qu’elle passerait, au quatrième trimestre, des charges comptables exceptionnelles comprises entre 3,5 et 4 milliards de dollars.
Elles sont liées à la dépréciation d’actifs en Californie et dans le Golfe du Mexique. Ramené par action et hors éléments exceptionnels, indicateur de référence du marché, le bénéfice net est néanmoins supérieur aux attentes, à 3,45 dollars, contre 3,22 prévus par les analystes.
Chevron s’est lancé, ces derniers mois, dans une série d’acquisitions pour renforcer son portefeuille de gisements. En 2023, il a ainsi racheté, pour 6,3 milliards de dollars, le groupe PDC, présent dans le bassin permien, principale réserve américaine de pétrole de schiste, à cheval entre l’ouest du Texas et le sud-est du Nouveau Mexique.
Il a ensute absorbé, pour 53 milliards, son concurrent Hess, qui lui a ouvert l’accès à des positions au large du Guyana, nouvel eldorado des énergies fossiles.