Baisse des taux: le gouverneur de la BdF souligne le risque de trop attendre

AWP

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Sur l’inflation totale et la transmission de la politique monétaire à l’économie, François Villeroy de Galhau observe des «indicateurs solides de désinflation».

Le gouverneur de la Banque de France confirme vendredi qu’il «paraît acquis» que les taux de la BCE baisseront cette année, et juge le risque de les baisser trop tard désormais «au moins» équivalent à celui de baisser trop tôt.

«Le principe de la baisse cette année de nos taux paraît acquis», estime François Villeroy de Galhau dans une interview au quotidien belge L’Echo.

«Nous devons tracer le juste chemin entre deux risques: soit baisser trop tôt avec une inflation qui repartirait à la hausse, soit attendre trop et peser exagérément sur l’activité. Désormais, le second risque existe au moins autant que le premier», ajoute-t-il.

Sur l’inflation totale et la transmission de la politique monétaire à l’économie, le gouverneur observe aussi des «indicateurs solides de désinflation». De l’évolution de l’inflation sous-jacente (hors prix les plus volatils, ndlr), il dit seulement qu’elle est «encourageante».

La BCE pouvant choisir le calendrier de la première baisse, puis le rythme et le niveau final de celles-ci, il considère que «disposer de ces trois degrés de liberté successifs peut être un argument de plus pour ne pas différer exagérément la première baisse».

Sans «se précipiter», «agir avec gradualisme et pragmatisme peut être préférable à décider trop tardivement et devoir ensuite surajuster», insiste le gouverneur, qui «garde comme (ses collègues) une boussole inébranlable, ramener l’inflation à 2%». «Sauf choc, nous atteindrons cet engagement d’ici l’an prochain», estime-t-il.

Comme on lui demande si une baisse de taux avant juin est exclue au cas où la BCE voudrait disposer d’abord de données sur les salaires, le gouverneur suggère de «tenir compte d’autres indicateurs plus prospectifs».

Il cite «le degré de tension sur le marché du travail» et «ce qui se passe en matière d’accords salariaux négociés». En France en tout cas, il observe que le pourcentage d’entreprises confrontées à des difficultés de recrutement est passé en six mois de 52% à 41%, et qu’il y a un ralentissement des hausses nominales des salaires pour 2024. Deux facteurs pointant vers un ralentissement de l’inflation.

Estimant enfin le «taux nominal neutre» de la BCE «autour de 2% ou légèrement supérieur», il considère que, sans que cela soit «une cible obligée», il y a «une marge significative de baisse» par rapport aux 4% actuels, «sans pour autant revenir à une politique monétaire accommodante».

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