Sur les marchés européens, les investisseurs fuient le risque

AWP

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Les bourses du Vieux Continent ont connu leur pire séance depuis le 15 mars, lorsque la panique autour du secteur bancaire avait fait trembler les marchés.

Les bourses mondiales évoluent en nette baisse mercredi, prises d’aversion au risque à l’approche de la date d’un possible défaut de paiement des Etats-Unis et digérant des données économiques moroses.

A Wall Street, le Dow Jones reculait de 0,77%, le S&P 500 de 0,82% et le Nasdaq de 0,88% vers 16H00 GMT.

Les bourses européennes ont connu leur pire séance depuis le 15 mars, lorsque la panique autour du secteur bancaire avait fait trembler les marchés. Paris a cédé 1,70%, Londres 1,75%, tombant toutes deux à un plus bas depuis fin mars. Francfort a perdu 1,92%, Milan 2,39% et l’indice Eurostoxx 600 1,81%. A Zurich, le SMI a perdu 0,89%.

L’inflation britannique a nettement ralenti en avril, mais à un niveau supérieur aux anticipations des analystes, et la partie sous-jacente, c’est à dire hors énergie et alimentation, a augmenté à 6,8% sur un an en avril.

Les taux d’intérêt britanniques se sont ajustés en conséquence, cette publication étant de nature à pousser la Banque d’Angleterre à relever encore une fois ses taux. Le taux d’intérêt de la dette du Royaume-Uni à deux ans, très sensible aux anticipations de politique monétaire, grimpait à 4,32% contre 4,11% à la clôture de la veille.

«Lorsqu’un pays significatif a du mal à traiter cette inflation, on se demande si cela ne va pas être le cas en Europe dans trois ou six mois», estime Florian Allain, gérant de portefeuille chez Mandarine Gestion, pour expliquer la contagion aux autres marchés européens.

Pour ne rien arranger, «les récentes données macroéconomiques dans le monde ont été faibles, surtout dans le secteur manufacturier», relève Karl Haeling, «particulièrement en Europe».

En Asie, Tokyo (-0,89%), Hong Kong, (-1,62%) et Shanghai (-1,28%) ont terminé dans le rouge.

«Si jamais les craintes autour des perspectives économiques mondiales n’étaient pas suffisantes, avec la reprise chinoise qui semble de plus en plus friable», l’approche de la date butoir pour arriver à un accord sur le plafond de la dette américaine pèse de plus en plus sur les marchés, selon Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Si le président américain Joe Biden et les représentants de l’opposition républicaine au Congrès continuent à négocier, il semble qu’aucune avancée majeure n’ait été enregistrée jusqu’ici, à huit jours d’un possible défaut de paiement des Etats-Unis.

Sur le marché obligataire, les taux à échéance courte continuent de se tendre. Les emprunts d’Etat américains pour échéance le 6 juin, pour un montant total de plus de 138 milliards de dollars, ont vu leur taux grimper jusqu’à 6,10%, les investisseurs cherchant à s’en défaire. Le taux pour l’emprunt à 10 ans était presque stable, à 3,71%.

La publication à 18H00 GMT du compte rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed), début mai, peut de plus alimenter la nervosité des marchés.

Les semi-conducteurs à un stop

Les valeurs des fabricants de semi-conducteurs évoluent en forte baisse mercredi après que l’un des acteurs du secteur, l’Américain Analog Devices, a présenté des perspectives jugées décevantes par les investisseurs selon l’agence d’informations financières Bloomberg.

A Paris, STMicroelectronics a chuté de 5,38%. A Francfort Infineon a cédé 5,41%.

A Wall Street, Intel perdait 1,59% vers 15H50 GMT, AMD 1,37% et Nvidia 2,25% avant ses résultats trimestriels.

Du côté des devises et des matières premières

Le dollar néo-zélandais chutait de 2,24% vers 15H55 GMT, par rapport au dollar, après la réunion de la banque centrale nationale, qui a relevé son principal taux directeur au plus haut depuis décembre 2008, comme attendu, mais qui a aussi estimé que c’était la dernière fois qu’elle le faisait.

L’euro était quasi stable (-0,11%) à 1,0758 dollar, au plus bas depuis sept semaines.

Les prix du pétrole poursuivaient leur hausse initiée la veille après l’avertissement du ministre saoudien du pétrole contre les paris sur la poursuite des baisses de cours. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 1,70% à 78,15 dollars et celui de WTI américain à même échéance montait de 1,78% à 74,21 dollars.

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