Sous pression, les prix du pétrole poursuivent leur repli

AWP

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Peu avant 07h30, le Brent s’échangeait contre 73,24 dollars, en baisse de 1,21%, après avoir déjà dégringolé la veille au soir de près de 4% (-3,86%). Le WTI abandonnait 1,31% à 68,61 dollars.

Plombés la veille par une nouvelle salve de resserrements monétaires au Royaume-Uni, en Norvège, en Turquie et en Suisse, les prix du pétrole poursuivaient leur repli vendredi. Dans la foulée des remontés des taux directeurs de nombreuses banques centrales, les investisseurs voient les craintes d’une récession mondiale ressurgir et par conséquent d’une chute de la demande d’or noir.

Peu avant 07h30, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, s’échangeait contre 73,24 dollars, en baisse de 1,21%, après avoir déjà dégringolé la veille au soir de près de 4% (-3,86%) à 74,14 dollars. En l’espace d’une semaine, il s’est contracté de 4,3% et de 6,44% sur un mois. en variation annuelle, il a perdu 30,90%.

L’équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, abandonnait de son côté 1,31% à 68,61 dollars, non sans avoir déjà chuté de 4,16% à 69,51 dollars jeudi soir.

Les hausses des taux directeurs des grandes banques centrales ont des conséquences sur la demande de pétrole, car elles pèsent sur les économies en renchérissant le coût du crédit pour les ménages et pour les entreprises. «Il semble que les investisseurs en énergie se concentrent sur les messages agressifs de la Fed et d’autres banques centrales» pour lutter contre l’inflation plutôt que sur le rapport «relativement optimiste de l’EIA sur le pétrole brut», décrivant les stocks hebdomadaires commerciaux américains, a affirmé dans une note Edward Moya, analyste d’Oanda.

Les stocks américains de pétrole brut ont en effet diminué de 3,8 millions de barils la semaine dernière aux États-Unis, à la surprise des analystes qui s’attendaient à une petite hausse, selon des chiffres publiés jeudi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Ces données favorables auraient dû soutenir les cours.

«Malgré une diminution inattendue des stocks américains (...), les craintes croissantes que la demande d’énergie puisse s’effondrer – vu la hausse surprise de cinquante points de base des taux de la Banque d’Angleterre et la poursuite de la rhétorique belliciste de la Fed –, ont conduit le WTI sous la barre des 70 dollars», a pour sa part expliqué Bart Melek de TD Securities, interrogé par l’AFP. L’analyste cite également les craintes «d’une récession imminente aux Etats-Unis, les faibles performances économiques chinoises et des données positives sur les expéditions iraniennes» qui jouent «un rôle important dans le fait que les gestionnaires de fonds se sont éloignés du marché du pétrole».

Jeudi, la Banque nationale suisse (BNS) a rejoint la Banque centrale européenne (BCE) et d’autres instituts d’émission ayant une nouvelle fois resserré leur politique monétaire, portant son taux directeur à 1,75%, soit 25 points de base de plus que jusqu’alors. La Banque d’Angleterre en a fait de même pour la 13e fois de suite son taux directeur de 0,5 point son taux directeur à 5%.

Mettant elle aussi les bouchées doubles pour tenter d’enrayer l’inflation, la Banque de Norvège a également relevé jeudi son taux directeur de 0,5 point, à 3,75%. Quant à la Banque centrale turque, elle a rehaussé jeudi son principal taux directeur à 15% dans un revirement majeur lors de sa première réunion de politique monétaire depuis la réélection du président Recep Tayyip Erdogan.

Avec cette nouvelle salve de remontée des taux, «les craintes de récession s’accroissent», affirme Tamas Varga, de PVM Energy.

Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, s’est replié jeudi de 7,05% à 34,10 euros le mégawattheure (MWh).

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