Mauvaise journée à Wall Street, les banques inquiètent

AWP

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Le Dow Jones a cédé 1,02% à 33’530,83 points, le Nasdaq a décroché de 1,98% à 11’799,16 points et le S&P 500 a lâché 1,58% à 4’071,63 points.

La Bourse de New York a connu une mauvaise journée mardi, la pire séance depuis plus d’un mois, plombée par les banques et par certains résultats d’entreprises, en attendant ceux du secteur technologique.

L’indice Dow Jones a cédé 1,02% à 33’530,83 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 1,98% à 11’799,16 points et le S&P 500 a lâché 1,58% à 4’071,63 points.

L’indice VIX, dit «de la peur», qui mesure la volatilité du marché a fait un bond de 15%.

«Il faut dire que c’est la première journée depuis le 22 mars où les indices majeurs reculent de plus de 1%», a relativisé Steve Sosnick, stratégiste en chef chez Interactive Brokers, interrogé par l’AFP.

Pour Edward Moya, analyste pour Oanda, «les actions américaines se sont ramollies entre des résultats d’entreprises mitigés, la nervosité bancaire et la nouvelle que le président Joe Biden va se présenter pour sa réélection».

Le secteur bancaire surtout a plombé le marché, dans le sillage de l’effondrement des titres de la banque régionale First Republic. Celle qui avait conclu en forte hausse de 12% la veille a été laminée mardi, s’effondrant de 49,38% à 8,10 dollars.

Déroute

La banque californienne a en effet annoncé après la clôture des marchés lundi une fonte de ses dépôts au premier trimestre. Dans le sillage de la crise bancaire intervenue en mars et malgré l’apport de fonds par plusieurs grandes banques américaines, ses dépôts ont plongé de 41% --soit 72 milliards de dollars-- au cours des trois premiers mois de l’année.

La nouvelle a fait tache d’huile. «C’était un peu effrayant du côté des banques», a reconnu M. Sosnick, observant la déroute des actions d’autres banques régionales comme PacWest (-8,92%) ou Western Alliance (-5,65%).

Les grands établissements bancaires ont aussi pris l’eau perdant entre 2% et 3%, de Bank of America à JPMorgan en passant par Citigroup.

Le secteur technologique a fait grise mine, Amazon ployant fortement (-3,43%) avant la publication de ses résultats jeudi.

Alphabet a cédé 2,03% mais s’est relancé dans les échanges électroniques (+4,53%) alors que la maison mère de Google a dépassé les attentes avec un bénéfice net de 15 milliards de dollars au premier trimestre.

Même schéma pour Microsoft qui a conclu en baisse de 2,25% avant de se reprendre après la clôture (+4,68%). Le géant des logiciels a publié des résultats trimestriels sensiblement supérieurs aux prévisions.

Pour la période allant de janvier à mars, qui correspond au troisième trimestre comptable de la société, Microsoft a enregistré une hausse de 7% sur un an de son chiffre d’affaires à 52,8 milliards de dollars.

Emblème important de la vitalité de l’activité, UPS a également inquiété les investisseurs, chutant de presque 10%.

Le transporteur express a prévenu mardi que le ralentissement économique et les changements d’habitude des consommateurs pesaient sur son activité. Son chiffre d’affaires a reculé de 6% au premier trimestre et son bénéfice net de 29%.

A cela, il fallait ajouter l’indice du Conference Board sur le moral des ménages américains qui a montré une nouvelle détérioration de la confiance des consommateurs.

L’indice a subi en avril une baisse bien plus importante que prévu, en particulier devant les craintes de récession.

«L’inflation élevée et la hausse des coûts d’emprunts sont autant de vents contraires pour les consommateurs», a commenté Rubeela Farooqi, économiste pour HFE.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à deux ans fondaient de 15 points de base à 3,93% contre 4,08% la veille.

Cela illustre «la fuite vers les valeurs refuge» suscitée par les craintes bancaires, soulignait encore Steve Sosnick. Les taux à dix ans se détendaient également fortement à 3,39% contre 3,49%, reflétant aussi les craintes d’un ralentissement de l’activité.

Malgré ce repli des taux obligataires, le dollar prenait de la valeur, grimpant de 0,65% face à l’euro à 1,0974 dollar pour un euro, un autre indicateur de la vive aversion au risque vers 20H15 GMT.

«C’est comme si les investisseurs s’étaient souvenus tout à coup qu’il y a beaucoup de risques. Je pense que le marché sous-estimait ces risques», a conclu Steve Sosnick.

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