Les marchés européens sous la pression de taux toujours plus haut

AWP

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Paris lâche 0,94%, Francfort 0,71%, Londres 0,63% et Milan 1,03%, après une première partie de séance étale. A Zurich, le SMI cède 0,98%.

Les bourses mondiales souffrent jeudi de la nette remontée des taux après la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine, qui augure d’une politique stricte pendant encore de longs mois.

Sur le Vieux continent, Paris a perdu 0,94%, Francfort 0,71%, Londres 0,63% et Milan 1,03%, après une première partie de séance étale. A Zurich, le SMI a cédé 0,98%.

A Wall Street, le Dow Jones cédait 0,18%, le S&P 500 0,15% et le Nasdaq, à forte coloration technologique et plus sensible aux variations des taux d’intérêt, baissait encore plus (-0,50%).

Les marchés américains avaient déjà reculé mercredi en réaction à la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed).

Les analystes de marché ont retenu des discussions un ton un peu plus sévère que ce qu’ils anticipaient: «la plupart» des participants à la réunion ont notamment reconnu qu’il existait toujours «des risques» de persistance de l’inflation qui pourraient «nécessiter de resserrer encore la politique monétaire».

Or, «les marchés s’étaient habitués à l’idée que la hausse des taux de juillet était probablement la dernière», souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Cet élément a été renforcé par les chiffres du marché de l’emploi américain, encore tendu, ce qui favorise les augmentations de salaires, donc l’inflation.

Ainsi, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont un peu reculé, contrairement aux prévisions. «Les risques penchent en faveur d’une autre hausse des taux (de la Fed) si le marché du travail ne se détend pas plus», a réagi Nancy Vanden Houten, d’Oxford Economics.

Le taux à 10 ans américain évolue autour de ses plus hauts niveaux depuis 15 ans et s’établissait à 4,30% vers 15H45 GMT, après un pic à 4,33% plus tôt dans la séance.

Sur le marché obligataire européen, les taux se tendent aussi: le rendement de l’emprunt de l’Etat allemand à 10 ans s’établissait à 2,70%, contre 2,65% à la clôture la veille. Celui de la France à même échéance se situait à 3,24% contre 3,19%, flirtant avec son plus haut niveau depuis 2011.

Walmart et Cisco confiants

La chaîne d’hypermarchés Walmart a révisé à la hausse ses prévisions pour son exercice décalé 2024 au vu des performances réalisées au deuxième trimestre, au cours duquel ses ventes ont progressé de 5,7% sur un an. Le groupe a dégagé un bénéfice net record de 7,90 milliards de dollars (+53,3% sur un an) sur un chiffre d’affaires de 161,63 milliards.

Le géant des systèmes de télécommunications Cisco bondissait lui de 4,77% après avoir annoncé des résultats meilleurs que prévu au quatrième trimestre et évoqué une progression de sa part de marché dans les équipements liés à l’intelligence artificielle.

Adyen sombre

Adyen, le spécialiste néerlandais des paiements en ligne, a lâché 38,98% à Amsterdam après avoir annoncé un bénéfice net au premier semestre inférieur aux attentes des analystes. «Avec de telle valorisation, il ne peut pas y avoir de déception», note Lionel Melka, associé chez Swann.

Dans son sillage, Worldline reculait de 3,51% à Paris et Nexi de 3,63% à Milan.

Hausse du pétrole, baisse du dollar

Le pétrole rebondit nettement jeudi après trois séances de baisse, la résilience de l’économie et de la demande américaine, ainsi que les tensions sur le marché compensant les inquiétudes quant à l’état de santé économique de la Chine.

Vers 15H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait 1,52% à 84,72 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, gagnait 1,89% à 80,88 dollars.

Le dollar est quasi stable face à l’euro (-0,06%) à 1,0872 dollar pour un euro.

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