Les marchés boursiers reculent mercredi, freinés par la crainte d’une entrée en récession de l’économie mondiale l’année prochaine, tandis que les cours du pétrole sont en net repli après la publication des stocks américains.

Les Bourses européennes ont terminé orientées à la baisse: Paris a perdu 0,41%, Francfort 0,57%, Londres 0,43% et Milan 0,10%. En Suisse, le SMI a lâché 0,89%.

A Wall Street, le Dow Jones cédait 0,15%, le Nasdaq 0,55% et le S&P 500 0,27% vers 17H55 GMT.

La veille, la place new-yorkaise s’était déjà inquiétée de la perspective d’une dégradation plus marquée que prévu de l’économie l’an prochain.

«Il semble que les investisseurs commencent à prendre en compte la possibilité d’une récession l’an prochain», a expliqué Jack Ablin, de Cresset Capital.

L’action des banques centrales pour ramener l’inflation à un niveau acceptable commence en effet à se faire sentir sur l’économie, qui montre de plus en plus de signes de ralentissement.

La faiblesse des chiffres de la balance commerciale chinoise a surpris les analystes, ajoute Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

La Chine a vu ses exportations et ses importations s’effondrer en novembre dans des proportions jamais vues depuis début 2020, sous l’effet conjugué de sa politique «zéro Covid» et d’une demande atone.

Cette chute des exportations est d’autant plus significative que la période octobre-novembre est traditionnellement celle où celles-ci devraient être les plus fortes, avec les expéditions de marchandises en vue des fêtes de Noël.

Ce risque de dégradation de la conjoncture économique inquiète d’autant plus que le resserrement monétaire des banques centrales n’est pas encore achevé.

«On attend le bal des banques centrales de la semaine prochaine, avec la Réserve fédérale comme réunion la plus importante. Les récentes statistiques américaines meilleures que les anticipations nous laissent penser que la Réserve fédérale va laisser les taux élevés encore longtemps», anticipe Ilana Azuelos-Bossard, directrice adjointe chez Kiplink Finance.

Les opérateurs de marché scruteront en fin de semaine les prix à la production aux Etats-Unis en novembre. «Si un chiffre conforme ne guérira pas toutes les blessures, il pourrait fournir une preuve supplémentaire que l’inflation est en train de ralentir, ce qui permettrait à la Fed d’être moins restrictive la semaine prochaine», estime Craig Erlam, analyste d’Oanda.

Sur le marché obligataire, les taux souverains américains reculaient vers 16H50 GMT, celui de la dette à 10 ans valait 3,46%, contre 3,53% à la clôture de la veille.

Ces perspectives moroses éclipsent l’annonce par Pékin d’un allègement général des règles sanitaires contre le Covid-19 (certains cas positifs sont autorisés à effectuer leur quarantaine à domicile et le recours aux tests PCR généralisés est réduit).

Volkswagen (-1,57%) va investir 460 millions d’euros d’ici 2025 pour adapter son site historique de Wolfsburg à la production de véhicules électriques, mais le constructeur automobile allemand laisse planer le doute sur le projet de construction d’une nouvelle usine, dont le sort devrait être connu en début d’année prochaine.

Les prix du pétrole se replient après la publication d’une chute plus forte que prévu par les analystes des réserves commerciales de pétrole aux Etats-Unis la semaine dernière. Les chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) révèlent également que la demande de produits raffinés aux Etats-Unis est restée en-deçà de 7% de son niveau de 2021 à la même époque.

Le baril de WTI américain cédait 2,05% à 72,73 dollars vers 16H50 GMT et celui de Brent de la mer du Nord reculait de 1,59% à 78,08 dollars.

L’euro se renforçait de 0,28% face au dollar à 1,0496 dollar pour un euro, aidé par des chiffres stables concernant la production industrielle allemande. Le dollar perdait aussi 0,34% à face à la livre à 0,8214 livre pour un dollar.

Le bitcoin reculait de 1,15% à 16.800 dollars.