Le pétrole recule, inquiet pour la demande sur fond de resserrement monétaire

AWP

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Le Brent termine sur une perte de 1,54% à 94,67 dollars et le WTI finit sur un décrochage de 2,03%, à 88,17 dollars.

Les cours du pétrole se sont repliés jeudi, influencés par des signes de freinage de l’économie mondiale et la volonté affichée de la banque centrale américaine (Fed) de poursuivre son resserrement monétaire.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a terminé en baisse de 1,54%, à 94,67 dollars.

Le prix du West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en décembre, a lui cédé 2,03%, à 88,17 dollars.

«Le pétrole fait face à un affaiblissement de la conjoncture économique et à un regain du dollar», a commenté Edward Moya, d’Oanda, dans une note.

L’analyste a notamment évoqué les mauvaises nouvelles venues de Chine, où l’indice composite d’activité Caixin PMI a affiché un recul en octobre par rapport à septembre. Le Canada et le Royaume-Uni ont aussi publié de mauvais indicateurs macroéconomiques.

«Le resserrement monétaire des banques centrales est en train d’écraser l’activité économique», a prévenu Edward Moya, en référence à la décision de la Réserve fédérale, mercredi, et de la Banque d’Angleterre, jeudi, de relever leur taux directeur de 0,75 point de pourcentage chacun.

«La demande va ralentir», anticipe Mark Waggoner, d’Excel Futures. «C’est pour cela que les Saoudiens ont voulu réduire leur production» et ont amené le cartel Opep+ à une contraction de deux millions de barils par jour ce mois-ci.

L’analyste voit ainsi le WTI descendre jusqu’à 76,50 dollars le baril autour du tournant de l’année civile.

Il n’exclut pas une nouvelle diminution des quotas de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés de l’accord Opep+, «si la demande décélère vraiment». La prochaine réunion de l’Opep est prévue le 4 décembre.

«Les risques d’un atterrissage brutal (de l’économie mondiale) augmentent tandis que le marché physique (de l’or noir) se tend, et ces courants opposés brouillent l’horizon pour de nombreux opérateurs», considère Daniel Ghali, de TD Securities.

Pour Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report, les éléments de soutien aux cours restent nombreux et expliquent que les cours n’aient plié que modestement jeudi.

Il a notamment insisté sur les tensions qui agitent le marché des produits raffinés aux Etats-Unis du fait de stocks anormalement bas, en particulier sur la côte Est.

Le prix de l’essence et du gazole au détail ont recommencé à monter ces derniers jours, après plusieurs mois de contraction. Quant au fioul domestique, il a pris plus de 5% jeudi sur le marché à terme.

«J’ai des clients qui se couvrent en conséquence» contre un possible coup de chaud des produits raffinés, a expliqué Stephen Schork, quitte à faire eux-mêmes monter les prix.

Si l’embargo européen à venir sur les exportations de pétrole russe, prévu pour prendre effet le 5 décembre, offre un support au marché, les opérateurs ont fait peu de cas de l’annonce du gouvernement britannique, jeudi, dans le cadre du projet de plafonnement des prix.

Le Royaume-Uni entend ainsi interdire aux navires et assureurs de participer au transport de pétrole russe si celui-ci est vendu à un prix supérieur au plafond pré-déterminé.

«Je ne vois pas ce projet de plafonnement fonctionner», a commenté Stephen Schork.

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