Le pétrole poursuit son repli, effrayé par l’inflation et son impact sur la demande

AWP

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Le Brent termine en baisse de 1,91% à 92,45 dollars et le WTI finit sur une perte de 2,32% à 87,27 dollars.

Les cours du pétrole ont enchaîné une troisième séance de baisse consécutive mercredi, étouffés par la pression persistante de l’inflation et son impact sur la demande mondiale d’or noir.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a reculé de 1,91%, pour clôturer à 92,45 dollars.

Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en novembre, a perdu 2,32%, à 87,27 dollars.

Les cours étaient partis ostensiblement dans le vert en première partie de séance, avant que la publication d’un indicateur américain ne renverse la tendance.

Les prix à la production ont augmenté de 0,4% sur un mois en septembre aux Etats-Unis, soit davantage que les 0,2% attendus par les économistes,

«Cela ne va faire que renforcer la résolution de la Fed (banque centrale américaine) à monter ses taux de 1,25 point de pourcentage d’ici la fin de l’année», ont réagi les économistes d’Oxford Economics, ce qui porterait la fourchette de taux entre 4,25% et 4,50%.

La perspective d’une poursuite du resserrement monétaire brutal de la Fed fait craindre pour la trajectoire de l’économie américaine et mondiale.

Les banquiers centraux «insistent sur le fait qu’ils vont rester agressifs (sur le plan monétaire), ce qui va contracter la demande de brut pour faire de l’essence et du gazole», a expliqué Robert Yawger, de Mizuho.

«Tout est lié aux craintes de récession», selon l’analyste, qui prévient que si l’indice de prix à la consommation américain CPI, attendu jeudi, ressortait lui aussi au-dessus des attentes, «ce pourrait être la même chose (pour les cours), avec un point d’exclamation».

Pour Sophie Lund-Yates, d’Hargreaves Lansdown, la révision en baisse de l’estimation de croissance mondiale pour 2023 du Fonds monétaire international (FMI), de 2,9% à 2,7%, «a injecté de la peur sur le marché du pétrole, une récession garantissant une réduction de la demande d’or noir».

La mélodie a été reprise par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui a abaissé de 500.000 barils par jour sa prévision de croissance de la demande de brut pour 2022 et de près de 400.000 barils pour 2023.

Pour justifier cette révision, l’Opep a mentionné la politique zéro-Covid de la Chine, les «défis économiques» auxquels fait face l’Europe et «des pressions inflationnistes dans d’autres économies».

«Sur une échelle de dix ans, les prix du pétrole sont encore raisonnablement élevés, en particulier si on les compare avec les points bas de la pandémie», a rappelé Sophie Lund-Yates. Dès lors, selon l’analyste, «il reste encore beaucoup de chemin avant d’atteindre un plancher» pour les cours.

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