Le pétrole continue à déraper, gazole et mazout chutent malgré l’arrivée de l’hiver

AWP

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Le Brent termine sur un décrochage de 2,09% à 84,07 dollars et le WTI finit sur une chute de 2,26% à 82,31 dollars.

Les cours du pétrole ont enregistré jeudi une cinquième séance de baisse en six journées de cotation, rongés par les craintes d’un fléchissement de la demande sous l’effet de politiques monétaires offensives.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s’est effrité de 2,09%, pour clôturer à 84,07 dollars.

Le West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en novembre, a lui cédé 2,26%, à 82,31 dollars.

En six séances, le Brent a fondu de 14% et le WTI, de 13%.

«L’envolée des taux obligataires a jeté le doute sur les perspectives économiques mondiales», et sur l’appétit du globe pour l’or noir dans les mois à venir, a expliqué, dans une note, Edward Moya, d’Oanda. Ces taux renchérissent le coût de l’argent et menacent de brider la consommation.

«Les produits pétroliers montrent des signes de destruction de la demande» sous l’effet du décollage des prix de l’énergie, souligne Robert Yawger, de Mizuho.

Les volumes d’essence livrés aux Etats-Unis sont descendus, la semaine dernière, à leur plus bas niveau depuis 25 ans pour cette période de l’année, selon les chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

Par ailleurs, les récoltes dans l’hémisphère nord et l’approche de l’hiver poussent, ordinairement, les cours du gazole et du mazout à la hausse une fois entré dans l’automne.

Mais depuis mi-septembre, le prix de gros du gazole américain a chuté de plus de 16%, et son équivalent européen de plus de 15% par rapport à vendredi.

Quant au mazout américain, il a plongé de 18% en trois semaines.

«Cela signifie qu’il y a moins de demande de brut» de la part des raffineries, explique Robert Yawger, ce qui pourrait les inciter, selon lui, à prolonger leur saison de maintenance, traditionnellement en octobre, ce qui réduirait encore davantage leurs besoins.

Pour l’analyste, le WTI devrait trouver du soutien autour de 81 dollars s’il poursuit son repli, et encore davantage à 80. A ces niveaux «les fondamentaux ne justifieraient plus qu’on continue à descendre».

«L’engagement de l’Arabie saoudite et de la Russie à prolonger leurs réductions» de volumes «assure un plancher» aux cours, selon Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown.

«L’Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) a fait beaucoup d’efforts pour ramener le brut à 90 dollars le baril», rappelle Edward Moya, «et il est probable qu’ils fassent tout ce qu’ils peuvent pour s’assurer que les prix ne reviennent pas à leurs plus bas de l’année», autour de 65 dollars pour le WTI.

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