Le pétrole chute au plus bas depuis juillet après les stocks US, la demande inquiète

AWP

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Le Brent termine sur un décrochage de 4,63% à 77,42 dollars et le WTI finit sur une dégringolade de 4,90% à 72,82 dollars.

Les prix du pétrole ont accentué leurs pertes jeudi, le WTI américain perdant en séance plus de 5%, plombé par le gonflement des stocks aux Etats-Unis et des signaux économiques laissant craindre pour la demande mondiale.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, a chuté de 4,90% à 72,82 dollars, après avoir atteint 72,23 dollars, tombant de 5,05%, son plus bas niveau depuis juillet.

Son équivalent européen, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a perdu 4,63% à 77,42 dollars peu après avoir touché 76,72 dollars, également un plus bas prix depuis début juillet.

Les deux références mondiales de l’or noir évoluent ainsi à leur plus bas niveau en quatre mois, sous pression «alors que les données économiques américaines décevantes ont encore assombri les perspectives de la demande», explique à l’AFP Lukman Otunuga, de FXTM.

La veille, le rapport sur le «gonflement des stocks» de pétrole aux Etats-Unis et les «craintes de ralentissement de la croissance économique américaine» avaient déjà tiré les cours vers le bas, rappelle l’analyste.

Les stocks commerciaux américains de pétrole brut ont en effet augmenté de 3,6 millions de barils, soit plus qu’attendu par les analystes, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

Le marché a aussi fixé son attention sur le niveau des réserves à Cushing (Oklahoma), principal terminal de livraison du WTI aux Etats-Unis, qui ont notablement augmenté, selon DNB.

«Les conditions d’approvisionnement serrées qui étaient largement attendues ne se sont pas concrétisées, comme en témoigne la constitution massive de stocks aux Etats-Unis», commente Stephen Innes, de SPI AM.

Le taux d’inflation a aussi nettement reculé en octobre aux Etats-Unis, à 3,2% sur un an, contre 3,7% en septembre, grâce notamment à la baisse des prix de l’essence à la pompe, selon l’indice CPI publié mardi.

Ces chiffres «faisant suite à des données sur l’emploi plus faibles que prévu au début du mois, (ont) renforcé l’idée que l’économie commence à se refroidir» dans le pays, souligne James Harte, analyste chez Tickmill.

Le marché se demande désormais si l’Arabie saoudite et la Russie, les leaders de facto de l’alliance Opep+ (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) vont intervenir pour enrayer la chute des prix.

Au début du mois, l’Arabie saoudite et la Russie avaient réaffirmé qu’ils maintiendraient leurs baisses de production et d’exportation jusqu’à la fin de l’année, soit 300.000 barils par jour d’offre de pétrole et de produits pétroliers pour la Russie et une coupe de production d’un million de barils par jour pour l’Arabie saoudite.

Ces réductions complètent les baisses instaurées depuis début mai et en vigueur jusqu’à fin 2024 par neuf producteurs, dont Ryad, Moscou, Bagdad ou encore Dubaï, pour un total de 1,6 million de barils quotidiens.

«Comme nous l’avons vu si souvent par le passé, les (pays) producteurs feront tout ce qu’il faut pour soutenir les prix», affirme Craig Erlam, analyste chez Oanda.

«Il appartient désormais à l’Opep+ (...) de donner un message ferme sur ce qu’elle veut faire en 2024 en ce qui concerne l’offre et les prix», lance Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb interrogé par l’AFP.

La prochaine réunion ministérielle des membres de l’Opep+ est prévue le 26 novembre à Vienne, siège de l’alliance.

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