La flambée du pétrole freine la dynamique des marchés boursiers européens

AWP

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Les places du Vieux continent terminent de façon mitigée: Londres progresse de 0,54%, Milan de 0,24%, Paris de 0,32% mais Francfort recule de 0,31%. A Zurich, le SMI cède 0,12%.

L’annonce de coupes de production de la part de plusieurs grands pays exportateurs d’hydrocarbures fait flamber lundi les prix du pétrole, de quoi freiner les actions qui ont fortement progressé la semaine passée.

Le baril de Brent de mer du Nord, la référence mondiale, montait de 5,86% à 84,56 dollars et celui de WTI américain de 6,41% à 80,52 dollars vers 15H50 GMT.

Huit grands pays exportateurs, dont l’Arabie saoudite, l’Irak, l’Algérie, les Emirats, Oman et le Koweït, ont annoncé dimanche une réduction dès le mois de mai de leur production, présentée comme une «mesure de précaution» pour stabiliser le marché.

La Russie a aussi annoncé prolonger la réduction de sa production de pétrole brut de 500.000 barils par jour jusqu’à la fin de l’année.

Pour Clémence de Rothiacob, gérante chez Richelieu Gestion, «c’est une surprise car le marché s’attendait à un statu quo, il y avait déjà eu une baisse de la production en octobre de la part de l’Opep et en février de la part de la Russie».

L’alliance a pris note lundi de ces «ajustements volontaires» de production, à l’issue d’une réunion technique par visioconférence (JMMC) prévue de longue date. A l’unisson de ses membres, elle a assuré qu’il s’agissait «d’une mesure de précaution visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier».

Mais pour les analystes, il s’agit surtout d’engranger «des revenus» supplémentaires, a commenté dans une note Jorge Leon, de Rystad Energy.

Les prix risquent en effet d’être soutenus par «un marché en déficit», entre «réouverture économique de la Chine» et «production de pétrole aux Etats-Unis qui va rester modérée», selon Clémence de Rothiacob.

Le Brent était tombé mi-mars à moins de 73 dollars le baril, son plus bas niveau en deux ans, et peinait à revenir au-dessus des 80 dollars. En avril 2022, il évoluait au-dessus des 100 dollars le baril, dopé par les répercussions de la guerre en Ukraine.

«Le déclin des prix de l’énergie, qui a aidé à faire baisser l’inflation de base, pourrait être compromis par les dernières réductions de production annoncées durant le week-end», prévient Gilles Moëc, chef-économiste de Axa Investiment Managers.

Cette brusque remontée freine à peine la dynamique des marchés boursiers, après une semaine faste. Les places européennes ont terminé de façon mitigée: Londres a gagné 0,54%, Milan 0,24%, Paris 0,32% mais Francfort a reculé de 0,31%. A Zurich, le SMI a cédé 0,12%.

A Wall Street, le Dow Jones montait de 0,62% mais le S&P 500 reculait de 0,08% et le Nasdaq de 0,91% vers 15H50 GMT. Les opérateurs ont mal accueilli un nouveau repli de l’activité de l’industrie manufacturière aux Etats-Unis en mars.

Sur le marché obligataire, les taux baissaient en Europe comme aux Etats-Unis après cette publication: l’emprunt à 10 ans français se négociait à un taux d’intérêt de 2,74%, le 10 ans allemand à 2,24% et le 10 ans américain à 3,41% vers 15H45 GMT, en baisse d’environ 0,05 point de pourcentage.

Les valeurs liées au pétrole dopées

Les actions des grands fournisseurs de pétrole montaient avec la flambée des prix: à Londres, BP a pris 4,48%, Shell 4,44%, à Paris, TotalEnergies a gagné 5,89%, à Milan, Eni a grimpé de 4,23% et à New York ExxonMobil progressait de 5,71% et ConocoPhillips de 7,78%.

Tesla au ralenti

L’action Tesla chutait de 6,12% à New York malgré une hausse du nombre de ses véhicules livrés au premier trimestre, qui a atteint 422.875 unités, mais certains analystes s’attendaient à plus.

Du côté des devises et des taux

L’euro avançait de 0,49% face au dollar, à 1,0892 dollar, et la livre de 0,49% à 1,2398 dollar vers 15H45 GMT.

Le bitcoin était stable à 28.050 dollars.

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