Wall-Street reprend son souffle après avoir atteint de nouveau records mardi. L’indice S&P500 (SPX) clôture proche de son plus bas du jour et c’est dans les dix dernières minutes de la session que la pression vendeuse se fait le plus sentir. On peut comprendre cela, d’importants noms de la cote publiant leurs résultats juste après la cloche, dont Microsoft et Facebook. C’est une journée pauvre en flux de nouvelles que le marché vit, hormis les résultats de sociétés qui tombent les uns après les autres. Quelques poids lourds font l’objet de désengagements, notamment Caterpillar (CAT -3,03%), Boeing (BA +0,39% mais nettement en-dessous de son plus haut du jour, AT&T (T -4,08%). Les intervenants se repositionnent sur les valeurs défensives et achètent des bons du Trésor US à 10 ans, dont le rendement revient à 2,52%. La volatilité reprend du poil de la bête, l’indice VIX en hausse de 7% à 13,14. Le dollar est recherché, probablement influencé par l’indice allemand IFO, du climat des affaires, qui ressort en-dessous des attentes au mois d’avril. Cela affaiblit l’euro, la paire eur/usd revenant à 1,1158. Le dollar index DXY repasse au-dessus des 98 et traite à son plus haut niveau depuis mai 2017. On l’aura compris, hier fut une séance de consolidation d’un marché en manque d’inspiration et surtout curieux de voir ce que Facebook et Microsoft ont réalisé en ce début d’année 2019.

Et bien le moins que l’on puisse dire est que les intervenants ne sont pas déçus. Facebook progresse de 7,5% dans le marché après bourse. Le chiffre d’affaires au premier trimestre ressort meilleur que prévu (+ 26%) à 15,08 milliards de dollars, dépassant l'estimation moyenne des analystes qui se situait à 14,98 milliards. Les facturations ont progressé grâce à la croissance de l'application Instagram et à un bond des revenus publicitaires. Le nombre d'utilisateurs actifs mensuels a atteint 2,38 milliards, au-dessus du consensus IBES Refinitiv qui était à 2,37 milliards. Le bénéfice net a reculé à 2,43 milliards de dollars, soit 85 centimes par action, contre 4,99 milliards de dollars (1,69 dollar) un an plus tôt. Les analystes tablaient sur un bénéfice par action de 1,63 dollar. Facebook explique que ce résultat tient compte d'une charge exceptionnelle pour frais légaux de 3 milliards de dollars, en lien avec l'enquête de la Federal Trade Commission (FTC) sur l’affaire Cambridge Analytica. En excluant cette charge le bénéfice par actions ressort à 1,89 dollar, dépassant largement les attentes des analystes. Microsoft progresse de 4% après la cloche. La firme publie  des résultats meilleurs qu'attendu portés par les ventes de son service de stockage dématérialisé Azure et par la hausse des abonnements à sa suite logicielle Office. Tesla progresse de 1% hier soir malgré l’annonce d’une perte plus importante que prévu. La firme d’Elon Musk va probablement devoir lever de nouveaux capitaux. Lam Research gagne 4%, ses résultats battent les estimations les plus optimistes. En revanche Xilinx chute de 10% après avoir annoncé des marges décevantes mais aussi l’intention d’acheter Solarflare Communications.

Les marchés demeurent par ailleurs attentifs à l'évolution des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. Le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer et le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin vont se rendre à Pékin pour un nouveau volet de négociations qui doit débuter le 30 avril, a indiqué la Maison Blanche. Le vice-Premier ministre chinois Liu He doit pour sa part voyager à Washington début mai (volet de discussions débutant le 8 mai).

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices sont partagés entre l’optimisme japonais, l’indice Nikkei gagnant 0,47% après que la Banque du Japon (BoJ) a annoncé son intention de garder ses taux d’intérêts à un niveau bas, et la circonspection chinoise, l’indice Shanghai Composite abandonnant 2,2%. Un article du Securities Times discute les actions de la Banque centrale chinoise (PBoC) en indiquant que de nouvelles baisses des trois R (RRR : Reserve Requirement Ratio, le ratio de réserves que les banques commerciales doivent détenir auprès de la PBoC. Lorsque ce ratio diminue, cela permet à ces banques de mieux alimenter l’économie réelle en crédits) pourrait créer une bulle spéculative.

En Europe, les marchés ouvrent en recul de 0,5%. Tous les secteurs reculent sauf la santé, l’appétit au risque semble moindre ce matin. L’actualité est riche avec Nokia qui chute de 9% après avoir annoncé une perte surprise. Carrefour progresse de 2,8% après avoir annoncé une stabilisation des ventes de ses hypermarchés, son chiffre d’affaires progressant dans l’Hexagone. Le Brésil tire le groupe. L’Espagne et l’Italie se portent moins bien. Bayer grimpe de 4,2% après avoir battu les attentes. UBS publie d’excellents résultats et progresse de 0,9%. Julius Baer recule de 0,7%, le titre a été dégradé par Citigroup à «neutre». Adecco inchangée, l’action a été relevée à «surperformer» par Mainfirst. Double «upgrade» sur Novartis, chez Liberum et Guggenheim, les deux firmes recommandant le géant bâlois de la pharmacie à l’achat. L’action Novartis en hausse de 0,8%. Les résultats d’Hermès montrent que la demande chinoise en produits de luxe reste solide, l’action Hermès en léger retrait de 0,2% cela dit. Peugeot recule de 2%, ses résultats au premier trimestre sont en léger ralentissement. Enfin Valora gagne au monopoly et va pouvoir continuer à disposer d’emplacements pour ses kiosques dans les gares en Suisse. L’action en hausse de 7,5%.

Aujourd’hui nous continuerons à suivre les résultats de sociétés avec notamment Abbvie, International Paper, Comcast, Bristol Myers, UPS, Starbucks et Amazon. En termes de statistiques économiques, aux Etats-Unis nous regarderons les demandes hebdomadaires d’allocations chômage, les commandes de biens durables et l’indice d’activité manufacturière de la Fed de Kansas City. En Europe, la Banque Centrale Européenne (BCE) publiera son bulletin économique mensuel à 10h

La Banque Nationale Suisse a réalisé un bénéfice de 30,7 milliards de francs au premier trimestre…