Gonet: l'actualité des marchés au 28 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Dow -0,20%, S&P 500 -0,30%, Nasdaq -0,72%, Russell 2000 +0,34%, SOX -0,18%, Eurostoxx +0,16%, SMI +0,77%.

La grande fête des taureaux de vendredi a laissé quelques traces, c’est un lundi «gueule de bois» que vivent les indices hier. La semaine démarre calmement avec 11 milliards de titres échangés sur le NYSE, contre 20 milliards vendredi. Le flux de nouvelles est un peu comme le Pô, il se tarit à l’entame de l’été et se reprendra dès le 12 juillet avec le début de la saison des résultats des sociétés américaines au deuxième trimestre. Le 13 juillet ce sera le tour du très redouté attendu indice américain des prix à la consommation (CPI) et le 27 la Fed nous annoncera sa décision sur les taux d’intérêts. Le podium du jour des secteurs du SPX se compose de l’énergie, des utilitaires et de la santé, on joue donc en défense dans le marché des actions hier. L’énergie réalise un rebond technique en saisissant l’excuse du retour du baril de WTI Light Crude à 111 dollars, même si la configuration technique du pétrole reste fragile, attention au «dead cat bounce» sur cette partie. Les grosses capitalisations du secteur technologique rendent 1%, ce qui n’a lieu d’étonner personne, elles ont décollé de 8% la semaine passée, une petite pause s’impose.

Nous approchons de la fin du mois / trimestre / semestre, les rebalancements attendus dans les différents indices pourraient profiter aux actions, les estimations portent sur des entrées nettes de 30 milliards de dollars d’ici à jeudi soir. L’indice S&P500 (SPX) parvient à conserver le niveau de 3900 points à la cloche, ce qui lui permet de continuer à lorgner du côté de 4000 points puis du gap à combler à 4017. Le Nasdaq100 (NDX) imite son grand frère et se pose légèrement au-dessus des 12'000 points en clôture. Petit détour par notre bonne vieille Helvétie, où l’indice SMI semble vouloir tenter une échappée, il tente actuellement de casser à la hausse sa résistance de 10'871 points (le bas de la séance du 7 mars).

Sur le front obligataire, le rendement de l’emprunt US à 10 ans a trouvé sa fourchette de trading, entre 3,00 et 3,50%, il se situe ce matin à 3,19%.

Au chapitre macro-économique, les commandes de biens durables se reprennent mieux que prévu au mois de mai. La principale conclusion est que les dépenses des entreprises ont bien résisté en mai, comme en témoigne la hausse de 0,5% des commandes de biens d'équipement hors défense, à l'exclusion des avions. Les ventes de maisons existantes surprennent également en bien. C’est donc une mauvaise journée pour le marché en termes de statistiques, «good is bad» rappelez-vous. Ceci dit, ces données ne sont pas suffisamment importantes pour influencer les prévisions du marché, qui s’attend toujours à 71 points de base de hausse par la Fed le 27 juillet, puis 2,3 x 25 bps le 21 septembre.

Morgan Stanley et Goldman montrent la voie en récompensant les investisseurs après le succès de leurs tests de résistance, ce qui fait grimper leurs actions après la clôture. Morgan Stanley annonce un rachat de 20 milliards de dollars et va augmenter ses dividendes. Goldman augmente son versement trimestriel de 25%. Wells Fargo et BofA font de même, JPMorgan et Citi maintiennent leurs dividendes en l’état.

Les dirigeants du G7 vont demander aux ministres d'examiner un plafonnement du prix du gaz russe. Le groupe s'apprête à revenir sur son engagement à mettre un terme au financement des projets de combustibles fossiles à l'étranger d'ici la fin de l'année, selon l’agence Bloomberg. Joe Biden promet de fournir à l'Ukraine un système avancé de défense contre les missiles sol-air. La France souhaite que le brut en provenance d'Iran et du Venezuela soit autorisé à revenir sur le marché pour aider à stabiliser les prix, déclare un haut fonctionnaire de l'Élysée.

Au menu macro-économique du jour, les stocks de gros et l’indice des prix du logement au Etats-Unis. L'indice de confiance des consommateurs de juin (consensus 101,0; antérieur 106,4) sera suivi de près après que l'indice du sentiment des consommateurs de juin a atteint un plus bas historique la semaine passée.

Les actions européennes du secteur du luxe sont devenues si bon marché qu'elles attirent l'attention des investisseurs. L'indice MSCI Europe Luxury Goods a baissé d'environ 25% cette année, faisant passer le ratio cours/bénéfice à terme sous la barre des 19, le plus bas depuis 2020. Après la clôture de Wall Street, Nike publie ses résultats trimestriels. Ses bénéfices sont meilleurs que prévus, les ventes sortent en ligne et la marge brute se replie de 0,8%. La firme annonce un programme de rachat d’actions de 18 milliards de dollars sur quatre ans. Le titre se replie de 2,6% dans les échanges après bourse, Nike est prudente quant à l’avenir, notamment à cause des développements en Chine. Credit Suisse s’engage à renforcer ses activités auprès de ses riches clients et à réduire ses coûts grâce à l'utilisation de la technologie, alors qu'il cherche à sortir de deux années de scandales et de pertes. La banque se concentrera sur les marchés prioritaires tels que Hong Kong et Singapour. Elle vise une réduction des coûts de 200 millions de francs l'année prochaine grâce à la centralisation de la technologie. Selon l’agence Bloomberg, Volkswagen est proche de vendre à Siemens sa participation de 2 milliards de dollars dans Electrify America.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse. Tokyo progresse de 0,66% à la cloche, Hong Kong gagne 0,73%, Shanghai avance de 0,86% et Séoul s’adjuge 0,84%. Le future SPX traitait en léger repli à 7h, il repart à la hausse et gagne actuellement 0,5% après un rapport selon lequel la Chine va raccourcir le temps de quarantaine pour les visiteurs entrants. Les craintes de croissance et de récession étant le thème principal des marchés ces jours-ci, les signes indiquant que la Chine pourrait commencer à desserrer les chaînes de quarantaine qu'elle s'est elle-même imposées donnent aux actions un motif de réjouissance. L’Europe ouvre du coup en progression de 0,4%. Le dollar fléchit légèrement contre euro, à 1,0584, l’or bouge peu, à 1827 dollars l’once alors que le rendement de l’emprunt US à 10 ans remonte d’un tick, à 3,20%. La gestion du covid par la Chine est un facteur important pour les marchés, c’est à suivre de près.

A lire aussi...