Les taux d'emprunt en zone euro ont enregistré une détente vendredi après un rapport sur l'emploi américain en demi-teinte, dans un contexte peu favorable aux prises de risques.

En effet, les derniers développements de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ont poussé les investisseurs à privilégier les dettes souveraines des pays jugés les plus solides de la zone euro.

Vendredi, la Chine s'est dite prête à adopter de nouveaux droits de douane punitifs sur des importations de biens américains représentant 60 milliards de dollars par an. Un peu plus tôt dans la semaine, la Maison Blanche avait menacé de relever de 10% à 25% les taxes sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises.

«Les développements sur la guerre commerciale provoquent le retournement» actuel après une période de tension, a commenté auprès de l'AFP Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.

En outre, juge-t-il, «il subsiste une très forte volatilité du côté italien. Cela participe aussi à ce petit épisode d'aversion au risque dont profite la dette allemande qui surperforme un peu».

La situation politique italienne continuait en effet d'inquiéter, les appréhensions liées au futur budget du gouvernement populiste gagnant du terrain.

Par ailleurs, les investisseurs ont pris connaissance d'un rapport mensuel sur l'emploi américain en demi-teinte.

Dans le détail, le taux de chômage aux Etats-Unis a baissé en juillet à 3,9%, conformément aux attentes des analystes. Mais le salaire horaire moyen, particulièrement surveillé par la Réserve fédérale américaine, a, lui, progressé de seulement 0,26% à 27,05 dollars.

De leur côté, les créations d'emplois se sont affichées à 157.000 au lieu de 190.000 attendus, mais elles ont été révisées en forte hausse en juin.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a reculé à 0,408% contre 0,460% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même tendance à 0,740% contre 0,782%, tout comme celui de l'Espagne à 1,422% contre 1,457%.

Celui de l'Italie a en revanche un peu progressé à 2,927% contre 2,913%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans s'est détendu à 1,329% contre 1,377%.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à dix ans des États-Unis reculait à 2,954% contre 2,986% jeudi, à l'instar de celui à 30 ans à 3,097% contre 3,118%. Celui à deux ans s'établissait pour sa part à 2,645% contre 2,663%.