Si le bénéfice consolidé de LGT s’est inscrit en léger repli à 375,3 millions de francs (-11% sur un an) en 2023, les autres résultats de la banque liechtensteinoise ont eux poursuivi leur progression l’an dernier. Les actifs sous gestion ont augmenté de 10% pour s’établir à 316 milliards de francs à fin décembre, tandis que les afflux nets d’argent frais ont atteint 21,9 milliards en 2023, comparé à 17,1 milliards un an plus tôt. Le point sur les résultats de LGT et sur les projets de développement de l’établissement basé à Vaduz avec S.A.S le Prince Max von und zu Liechtenstein, Chairman de LGT.

La publication des résultats de 2023 a aussi été l’occasion pour LGT de revenir sur l’évolution de ses activités au cours de la dernière décennie. Partant d’actifs sous gestion atteignant 108 milliards de francs en 2013, ce montant a atteint 316 milliards en 2023. Le bénéfice net a lui aussi presque triplé durant cet intervalle. En même temps, vous avez indiqué lundi que LGT n’allait certainement pas tripler de taille une nouvelle fois durant la prochaine décennie. Cela signifie-t-il indirectement que LGT a crû trop rapidement au cours des dernières années?

La croissance de LGT au cours des dix dernières années a été très élevée. Il y a dix ans, nous avions une taille trop petite pour pouvoir exploiter certains de nos segments d’activité de façon rentable. Cette problématique n’existe plus aujourd’hui. Les discussions au sujet de la taille du groupe n’est plus si importante actuellement, même si une poursuite de la croissance demeure bien entendu toujours importante. Dès lors, nous mettons l’accent plutôt les aspects liés à l’efficience de nos processus et à l’extension de notre présence sur certains marchés. En matière de positionnement technologique, nous avons aussi fait des progrès importants.

«Investir et développer des solutions en lien avec l’IA fait absolument sens dans le cadre de nos activités.»

Par ailleurs, les différentes acquisitions que nous avons effectuées au cours des dix dernières années ont aussi joué un rôle important dans la croissance du groupe. Nous avons eu la chance de pouvoir effectuer ces différentes acquisitions au fur et à mesure, ce qui nous a permis de pouvoir bien intégrer les sociétés rachetées. C’est pourquoi, nous ne pouvons pas partir du principe que nous pourrions simplement répliquer une nouvelle fois un tel développement au cours des dix prochaines années.

En 2023, le bénéfice consolidé de LGT s’est établi à 375,3 millions de francs, en repli de 11% sur un an, après avoir presque constamment augmenté durant les années précédentes. Est-ce dû aux coûts liés aux investissements qui augmentent davantage que les revenus du groupe?

Dans le domaine de la gestion de fortune, il faut toujours compter avec une certaine fluctuation de la rentabilité. Il est absolument normal qu’il y ait des variations d’un exercice à un autre. Il ne faut à mon avis pas trop comparer les chiffres d’une année à l’autre mais plutôt les considérer en les lissant au travers de l’ensemble des cycles de marché.

Un domaine dans lequel vous investissez beaucoup actuellement est le développement de services et de produits numériques. LGT a même lancé en 2023 un incubateur à Barcelone dans ce but. LGT souligne aussi investir considérablement pour renforcer ses ressources dans l’intelligence artificielle (IA). Qu’en attendez-vous dans votre domaine d’activité?

On peut considérer l’intelligence artificielle un peu comme un muscle que l’on doit constamment entraîner dans le cadre d’une organisation. Investir et développer des solutions en lien avec l’IA fait absolument sens dans le cadre de nos activités, par exemple concernant celles de LGT Capital Partners qui nécessitent le traitement d’énormes masses de données ou dans le cadre de la gestion de fortune en général. Il existe de multiples possibilités d’application de l’IA également dans le domaine des activités de support. Comparativement, les développements en lien avec la technologie des chaînes de bloc (blockchain) n’ont de loin pas eu des implications aussi générales – même s’il y a eu toute une «hype» autour de cette thématique il y a quelques années.

«LGT est présent dans 5 villes en Inde et continuera certainement d’étendre sa présence à travers le pays.»

Sur le plan géographique, LGT souligne que son entrée sur le marché du Private Banking en Allemagne en 2022 connaît une évolution réjouissante. Le groupe est désormais présent dans quatre villes allemandes, soit Hambourg, Cologne, Düsseldorf et Francfort. Envisagez-vous d’étendre la présence de LGT Private Banking ailleurs en Allemagne?

Nous disposons déjà d’une présence relativement importante en Allemagne. Maintenant, afin de pouvoir nous renforcer notre position dans certaines régions, nous allons certainement continuer d’étendre notre présence en 2024. Si vous voulez gagner davantage de clients en Bavière, par exemple, il sera nécessaire d’y être présent. Dans l’ensemble, LGT dispose d’une présence géographique bien répartie en Allemagne.

En Asie, LGT cite les récentes étapes d’expansion réussies de ses activités en Australie, en Inde, en Thaïlande et au Japon. Concernant l’Inde qui est très au centre de l’actualité en ce moment, comment voyez-vous le potentiel de ce pays, parfois présenté comme la nouvelle Chine de la décennie actuelle?

Hormis leur population très importante, l’Inde et la Chine sont deux pays très différents. L’Inde est un pays démocratique, avec tous les avantages et les inconvénients que cela comporte, ce qui le rend, de ce point de vue-là, très différent de la Chine. L’Inde présente actuellement certainement un potentiel de croissance très important – supérieure à la plupart des autres pays sur la planète. LGT est présent dans 5 villes en Inde et continuera certainement d’étendre sa présence à travers le pays.

Si l’on revient aux résultats de 2023, LGT a vu son ratio coûts/revenus se détériorer légèrement à 74,2% l’an dernier, comparé à 72,9% un an plus tôt. Cela reste-t-il conforme à vos objectifs?

Oui, tout à fait. Nous avons prévu une marge de fluctuation située entre 70 et 75% pour le ratio coûts/revenus. Parfois, ce ratio est un peu meilleur, parfois il est un peu moins bon. Les chiffres de 2023 restent conformes à nos objectifs.