Les déséquilibres immobiliers diminuent, mais moins à Zurich

AWP

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Selon le rapport Global Real Estate Bubble Index compilé par UBS, la plus grande ville de Suisse et Tokyo demeurent dans la catégorie à risque, où les tarifs continuent à progresser.

L’inflation et l’augmentation des taux d’intérêt à l’échelle mondiale ont entraîné une baisse des prix sur les marchés immobiliers résidentiels dans la plupart des grandes villes au niveau mondial. Zurich et Tokyo demeurent cependant dans la catégorie à risque, où les tarifs continuent à progresser, indique le rapport Global Real Estate Bubble Index compilé par UBS.

De la mi-2022 à la mi-2023, les prix réels, c’est-à-dire corrigés du renchérissement, de l’immobilier résidentiel dans 25 grandes villes de par le monde ont en moyenne diminué de 5%.

«La plupart des villes ont perdu les gains de prix réalisés pendant la pandémie et ont retrouvé leurs niveaux de la mi-2020», fait remarquer Claudio Saputelli un spécialiste du marché immobilier d’UBS, cité mercredi dans le communiqué.

La croissance des prix a été freinée par la hausse des coûts de financement: les taux hypothécaires moyens ont presque triplé depuis 2021 dans la plupart des 25 villes analysées dans l’étude. Les prêts hypothécaires se sont repliés de moitié depuis la mi-2022.

Zurich surchauffe encore et Genève stagne

Zurich constitue cependant une exception à la tendance baissière observée. Les prix réels des logements ont poursuivi leur hausse en 2023, bien qu’à une vitesse moins soutenue que les années précédentes. «La croissance des loyers s’est fortement accélérée et elle a finalement dépassé la croissance des prix de logements», écrivent les auteurs de l’analyse.

Pour la ville au bord de la Limmat, l’indice global real estate bubble est à 1,71, le niveau le plus élevé du classement, une valeur dépassant 1,5 signifiant un risque de bulle immobilière.

Les loyers devraient continuer à augmenter à Zurich au cours des prochains mois mais à un rythme moins soutenu, a indiqué Mathias Holzhey, un des auteurs de l’étude, lors d’une téléconférence.

Genève pour sa part se trouve en 8e position dans cet indice, avec une valeur de 1,03, ce qui veut dire que les tarifs restent surévalués.

Les prix de l’immobilier à Genève ont certes beaucoup augmenté au cours des dix dernières années, un peu moins de 20% selon UBS, mais ils ont stagné entre mi-2022 et mi-2023. «Bien que la cité de Calvin bénéficie de son statut international, les perspectives économiques sont mitigées et la croissance démographique reste faible, car la migration vers des régions plus abordables est importante», explique le rapport annuel.

Nouvelle augmentation des prix en vue

En Europe, UBS fait remarquer que la correction des prix se poursuit notamment à Francfort et Munich, après que les tarifs dans ces deux villes allemandes ont doublé entre 2012 et 2022.

A Paris, les prix ont commencé à se contracter en 2021. «Cette baisse s’est accélérée ces derniers trimestres en raison de la diminution de l’accessibilité des prix, des restrictions sur le crédit et de la hausse de la taxe immobilière.»

Dans les prochaines années, les prix pourraient cependant de nouveau augmenter dans certaines villes. UBS souligne que le travail hybride n’a pas faibli durablement la demande de logements urbains et la pénurie de biens immobiliers pourrait s’intensifier en raison de la baisse récente des permis de construire. «Les prix pourraient repartir à la hausse dès que les conditions financières des ménages se seront améliorées», conclue Mathias Holzhey.

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