JPMorgan Chase juge «difficile» de taxer les dépôts face aux taux bas

AWP

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«Il y a des activités qui ne sont pas du tout affectées et d’autres dont les marges sont rognées. Et on ne peut vraiment rien faire contre cela», a déclaré le CEO Jamie Dimon.

Jamie Dimon, le CEO de JPMorgan Chase, a déclaré mardi qu’il estimait «difficile» de prélever des commissions sur les dépôts bancaires pour protéger les marges de sa banque comme le font les firmes européennes face à l’environnement actuel de taux d’intérêt bas sur les deux rives de l’Atlantique.

«Il y a des activités qui ne sont pas du tout affectées et d’autres dont les marges sont rognées. Et on ne peut vraiment rien faire contre cela», a déclaré M. Dimon, lors d’une conférence organisée à New York par Barclays, évoquant cet environnement des taux bas.

Il a reconnu qu’il était par conséquent «difficile» de préserver les profits de sa firme.

La banque centrale américaine (Fed) a abaissé son taux d’intérêt directeur d’un quart de point de pourcentage fin juillet, pour le situer dans une fourchette comprise entre 2% et 2,25%. Les marchés s’attendent à ce qu’elle le fasse de nouveau lors de sa prochaine réunion monétaire le 18 septembre.

Cet abaissement des taux va affecter la rentabilité de JPMorgan Chase: Jamie Dimon a ainsi légèrement abaissé l’objectif 2019 des revenus nets d’intérêts, soit la différence entre l’intérêt que JPMorgan Chase gagne sur les prêts consentis à ses clients et l’intérêt qu’elle verse aux épargnants et autres créanciers en contrepartie de l’utilisation de leur argent.

Ces revenus devraient être désormais «proches de 57 milliards de dollars», contre 57,5 milliards prévus encore en juillet. C’est la deuxième fois que la banque abaisse cette prévision depuis avril.

Le banquier, qui est également le patron des patrons, a par ailleurs écarté le scénario de taux d’intérêt nuls aux Etats-Unis.

«Je ne pense qu’on ait des taux nuls aux Etats-Unis» mais «nous nous préparons à cette éventualité», a nuancé le dirigeant.

«C’est la gestion classique des risques», a-t-il expliqué, insistant sur le fait que: «honnêtement, je ne m’attends pas à ce que ça arrive».

Il s’est néanmoins montré optimiste pour ce qui est des recettes générées par le courtage, annonçant qu’à quelques jours de la fin du troisième trimestre, celles-ci étaient en hausse de 10% comparé à il y a un an.

Mais «nous ne sautons pas de joie» parce que le troisième trimestre 2018 n’était pas un bon cru pour les activités spéculatives, a prévenu Jamie Dimon.

Les revenus générés par les conseils donnés aux entreprises dans leurs opérations d’introduction en Bourse et de fusions-acquisitions notamment «sont presque stagnants».

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