Bénéfice semestriel en nette baisse pour Cembra

AWP

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Ce tassement s’explique par une base de comparaison élevée, la normalisation du ratio de perte et les investissements consentis. L'action clôture en fort recul.

Cembra Money Bank n’a pas renouvelé au premier semestre la performance qualifiée de «record» enregistrée lors des six premiers mois de 2022. Le bénéfice net a reculé de 17% à 75,1 millions de francs.

Ce tassement s’explique par une base de comparaison élevée, la normalisation du ratio de perte et les investissements consentis, indique jeudi le spécialiste zurichois du crédit à la consommation et émetteur de cartes de crédit.

Les recettes ont grappillé 1% à 253,0 millions de francs, malgré un bond de 12% du produit des opérations de commissions à 82,4 millions. L’activité de paiement différé («buy now pay later») a vu ses recettes presque triplées à 19 millions, grâce notamment à la consolidation de Byjuno dans la nouvelle division Cembrapay.

Les commissions générées par les cartes de crédit ont reculé de 9% à 43,3 millions de francs. La migration des clients vers l’offre «Certo» suit son cours. Environ 60% des titulaires des anciennes cartes Cumulus ont opté pour cette solution.

Principale source de revenus, les opérations d’intérêt ont reculé de 3% à 170,6 millions de francs, plombées par des charges multipliées par 1,5 à 30,3 millions.

Les investissements et le recrutement ont notamment fait bondir les dépenses opérationnelles de 10% à 134,5 millions de francs.

Au bilan, les engagement de la clientèle ont pris 2% par rapport à fin décembre, pour s’établir à 6,62 milliards.

Les chiffres publiés par Cembra sont légèrement inférieurs aux prévisions des analystes sollicités par l’agence AWP, à la seule exception des engagements de la clientèle.

Feuille de route maintenue

La direction de l’établissement zurichois reconduit ses objectifs stratégiques, à savoir un rendement des fonds propres de 13-14% en 2023, puis supérieur à 15% à partir de 2024 et jusqu’en 2026. Pour l’exercice en cours, le dividende est attendu à au moins 3,95 francs par action.

Intervenu au printemps, le relèvement du taux d’intérêt minimal pour les crédits à la consommation - 11% contre 10% auparavant - se répercutera favorablement sur la performance au deuxième semestre, a expliqué le directeur général (CEO) Holger Lauberthal en conférence téléphonique. La marge d’intérêt devrait se stabiliser, et des ajustement tarifaires interviendront encore d’ici la fin de l’année.

Dans un commentaire, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) souligne que le ratio de perte a retrouvé ses niveaux prépandémiques. Celui-ci s’est fixé à 0,7% pour des amortissements liés de 25,1 millions de francs, bien davantage que les 15 millions du premier semestre 2022, mais inférieurs aux attentes.

Chez Vontobel, on retient principalement le ralentissement plus fort qu’attendu des recettes dans l’activité cartes de crédit. Les objectifs sont plus que prudents, note l’analyste Andreas Venditti, qui maintient «hold».

L’activité de paiement différé a permis de dépasser les attentes en matière de commissions, affirment les spécialistes d’UBS, qui évoquent une performance conforme aux attentes grâce à un coût du risque moins important. La recommandation «neutral» reste de mise.

A la Bourse, l’action Cembra a terminé sur une chute de 7,8% à 68,06 francs, dans un SPI en hausse de 0,41%.

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