La pandémie de Covid-19 devrait, selon nous, modifier les comportements et faciliter la transition vers un monde plus durable. Les crises ont souvent tendance à précipiter les changements sociétaux en œuvre depuis des années, et c’est ce qui se produit actuellement dans de nombreux domaines où des décennies de progrès sont condensées en quelques semaines.

Chez Liontrust, nous analysons le monde à travers le prisme de 21 thèmes d’investissement liés au développement durable pour identifier les entreprises rendant le monde plus propre, plus sain et plus sûr à l’avenir. Au cours des derniers mois, nous avons assisté à une accélération incontestable de thèmes tels que «Connecter les gens entre eux» ou «Renforcer la sécurité numérique»; une grande partie de la vie des gens se déroule désormais en ligne et la pandémie a créé le besoin d’un plus grand nombre d’alternatives dans les domaines de la communication numérique ainsi que du divertissement et du commerce en ligne.

Nous avons depuis longtemps reconnu l’importance de cette demande croissante puisque nous sommes de plus en plus connectés dans le contexte de la mondialisation. Des entreprises comme Cellnex, Helios Towers ou American Tower fournissent les infrastructures physiques permettant de faire face à l’augmentation de la consommation de données et de la communication. La transition vers une communication numérique plus importante et une existence en ligne plus présente ne peut toutefois avoir lieu que si les gens ont confiance en la sécurité de leurs informations, et des entreprises comme Softcat fournissent des services informatiques externalisés aux petites et moyennes entreprises britanniques. Les produits de TeamViewer permettent à ses clients de contrôler à distance toute une série d’équipements, ce qui devient de plus en plus nécessaire pour les entreprises du monde entier compte tenu des millions de personnes qui travailleront à domicile dans un avenir proche.

Comme on pouvait s’y attendre au vu des circonstances, nombre de ces entreprises ont généré les meilleures performances au sein de nos portefeuilles ces derniers mois, mais nous avons des raisons de penser que les nouvelles tendances en matière de communication et de travail persisteront au-delà de la crise de la Covid-19.

Une communication accrue est indispensable à une économie durable et à la cohésion mondiale, mais le défi consiste à dissocier tout impact environnemental de cette croissance. Avant même que la pandémie de Covid-19 n’accélère la progression de ces thèmes, nous nous penchions déjà sur l’impact de l’empreinte numérique croissante à l’échelle de la planète: les chiffres du groupe de réflexion The Shift Project montrent que les technologies numériques représentent 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), soit plus que l’aviation civile, et que ce chiffre pourrait doubler d’ici 2025.

Comme les gens ne peuvent pas voir la pollution des selfies et des flux vidéo, on a l’impression que ces services sont sans limites. Mais en réalité, le profil des émissions suggère que nous pourrions avoir besoin d’évoluer vers une plus grande «sobriété des données», et l’on peut craindre que cela signifie un durcissement de la réglementation.

Pour la plupart, les entreprises ont pris l’habitude de conserver leurs serveurs sur site, souvent dans des bureaux ordinaires; et bien que celles-ci aient évolué au fil du temps, elles n’ont pas été conçues à cet effet, de sorte que les exigences en termes de climatisation et de sources d’énergie auxiliaires les rendent inefficaces. Par conséquent, nous pensons que la tendance à l’externalisation du traitement et du stockage des données pourrait s’avérer extrêmement bénéfique, notamment en privilégiant les opérateurs de centres de données.

Cependant, la quantité d’électricité utilisée par les centres de données devrait quasiment doubler tous les cinq ans et les émissions correspondantes sont déjà comparables à celles des petits pays. Investir dans les entreprises capables de trouver des solutions aux problèmes du monde est au cœur de notre démarche, et nous pensons que celles qui permettent à ces centres de réaliser des économies d’énergie importantes et de réduire leurs émissions de CO₂ devraient bénéficier d’une hausse soutenue de la demande. Le secteur technologique aux États-Unis émet aujourd’hui plus de CO₂ que jamais auparavant, et il est donc essentiel de disposer de centres de données plus efficaces.

Les technologies numériques et Internet ont fondamentalement transformé le mode de vie de beaucoup d’entre nous et la loi de Moore sur le rythme du progrès technique laisse entrevoir des transitions bien plus significatives à l’avenir. Tout monde durable doit intégrer un accès élargi à ces tendances, mais il est capital, sur l’ensemble du spectre numérique, de veiller à ce que nous ne compromettions pas l’avenir en satisfaisant les exigences du présent.