Une prévoyance autodéterminée dans le monde financier contemporain

PensExpert SA

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Dans cet entretien, Rafael Lötscher, CEO de PensExpert SA, discute les résultats de l’étude «VorsorgeDIALOG» 2023.

Cette étude de la Haute Ecole de Lucerne (HSLU) se penche sur la prévoyance vieillesse et la manière dont PensExpert permet aux personnes et aux entreprises d'organiser leur avenir financier de manière individuelle et responsable. Entretien avec Rafael Lötscher, CEO de PensExpert SA.

L'une des principales conclusions de l'étude est qu'une grande partie des personnes interrogées seraient prêtes à s'occuper de leur prévoyance professionnelle de manière plus autonome. Cela correspond-il aux expériences que vous observez dans l'activité quotidienne de conseil?

Absolument. Les employeurs veulent proposer à leurs collaborateurs une prévoyance vieillesse moderne et plus individuelle. Cela transparait clairement dans nos affaires avec les nouveaux clients. Les assurés comprennent également de mieux en mieux les chances et les avantages qu'offre une prévoyance complémentaire responsable. En tant que pionnier de la prévoyance complémentaire, nous avons pris nos responsabilités et créé des possibilités nouvelles il y a plus de 23 ans. L'argent de la prévoyance professionnelle complémentaire appartient en fin de compte aux assurés, qui doivent pouvoir décider de ce qu'il en advient. Ainsi, nos clients et leurs assurés décident de manière autonome et individuelle de la manière dont leur capital vieillesse doit être investi en fonction de leur horizon de placement et de leur capacité de risque.

Quelles sont les approches de flexibilisation du 2e pilier qui ont suscité le plus d'intérêt parmi les personnes interrogées?

D'une part, les personnes interrogées souhaitent avoir davantage d'influence sur la stratégie de placement. D'autre part, beaucoup voient un besoin d'optimisation dans le domaine de la couverture des personnes qui s'occupent des enfants au sein de la famille.

Des décisions fondées concernant la stratégie de placement individuelle dans le 2e pilier supposent une grande conscience de la prévoyance. Or, comme le montre l'étude, cela fait défaut. Quelles mesures permettraient de remédier à cette situation?

Toute personne vivant en Suisse entre un jour ou l'autre en contact avec le système de prévoyance. Mais la plupart ne s'en préoccupent que lorsque la retraite est proche et qu'il ne reste plus assez de temps pour organiser sa prévoyance de manière à assurer le maintien de la qualité de vie après la retraite. L'État a tout intérêt à ce que la population dispose d'un haut niveau de connaissance et de conscience en matière de prévoyance et devrait impérativement intégrer cette matière dans le système scolaire et de formation en tant que branche obligatoire. La responsabilité personnelle serait ainsi renforcée par la formation.

Seules 65% des personnes interrogées estiment qu'elles recevront suffisamment d'argent de l'AVS et du 2e pilier pour maintenir leur niveau de vie habituel à la retraite. Comment peut-on remédier à ce déficit de confiance?

C'est avant tout aux politiques d'agir. Notre système de prévoyance est complexe et le peuple a souvent le dernier mot. Le droit de parole direct dans notre démocratie est extrêmement important, mais il peut aussi bloquer certains progrès devenus nécessaires. Pour y remédier, il faudrait revoir la prévoyance vieillesse de fond en comble. Prenons ici l'exemple du taux de conversion. Celui-ci devrait être réduit de 6,8% à 6,0% dans le cadre de la prochaine révision de la LPP, sur laquelle nous voterons au printemps 2024, afin de refléter l'augmentation de l'espérance de vie. Le taux de conversion doit être adapté de manière urgente et flexible. Mais comme il est fixé dans la loi et non dans une ordonnance, le peuple devra se prononcer à ce sujet. Je suis conscient qu'il s'agit ici de réduire les rentes, ce qui est douloureux pour beaucoup. Mais je sais aussi qu'aujourd'hui, grâce à l'amélioration des soins, il est possible de vivre plus longtemps. En fin de compte, la population ne percevra pas moins du fait de l'allongement de la durée de vie. Tout cela n'est pas facile à comprendre et c'est précisément pour cela que des efforts de formation sont nécessaires.

Quel rôle PensExpert veut-il jouer dans cet environnement de prévoyance en pleine mutation?

Notre rôle consiste à informer le public par le biais des médias classiques et des médias sociaux, mais aussi lors de manifestations et de cours de formation. Nous nous exprimons ainsi sur toutes les questions relatives à la prévoyance vieillesse. Nous travaillons en outre en permanence au lancement de nouvelles solutions innovantes pour faire évoluer le système de prévoyance et améliorer la situation des personnes concernées. Au lieu de la prévoyance vieillesse classique, nous nous concentrons sur la prévoyance des phases de vie afin de tenir compte de l'évolution des projets de vie. Le compte épargne-temps de notre filiale allemande, qui connaît un grand succès, en est un exemple. Il permet de mettre de côté les heures supplémentaires travaillées, converties en argent, pour financer un congé sabbatique, une formation continue, un congé paternité ou maternité prolongé ou pour la retraite. Il s'agit donc quasiment d'un pilier 3a flexibilisé avec des possibilités de retrait plus simples. Nous voulons introduire ce concept en Suisse.

 

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