Un marché optimiste qui espère que le pire est derrière lui

Eric et Constantin Sturdza, Eric Sturdza Investments

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L'équipe de Sturdza décrypte les résolutions des banques centrales.

Développement de marché

Après une forte correction en juin, le marché s’est largement rattrapé fin juillet, le S&P accomplissant son meilleur mois de juillet depuis près d'un siècle. Ce rebond est en grande partie le résultat de trois facteurs: premièrement, des bénéfices de sociétés généralement annoncés comme plutôt solides; deuxièmement, le ton de la Réserve fédérale considéré comme indicateur d’une attitude plus accommodante; et troisièmement, le pessimisme historique enregistré en juin vis-à-vis des actions, pessimisme probablement à l’origine du rebond exceptionnel.

Notons encore que la publication en juillet d’un chiffre de l’inflation supérieur aux attentes, et qui fut suivie d'une hausse logique de 75bp des taux d'intérêt par la Réserve fédérale, n'a pas eu d'impact négatif sur le marché cette fois-ci, contrairement au mois précédent.

De nombreux investisseurs ayant écouté la conférence de presse de Jerome Powell y ont décelé une inclinaison vers plus de compromis:

  • Son point de vue sur le taux neutre et sa «dépendance à l'égard des chiffres» pour les mois à venir signifient-ils qu'il considère le ralentissement économique comme une preuve de fléchissement de l'inflation, impliquant la renonciation à pratiquer des hausses de taux d'intérêt à l'avenir?
  • Le fait que l'économie soit maintenant en récession technique signifie-t-il que le coût du capital va cesser d'augmenter?

Le marché s’est certainement déjà déterminé avec une courbe du Trésor 2-10 ans inversée et un rallye significatif sur les actifs «à long terme», notamment les actions technologiques.

De l'autre côté de l'Atlantique, la BCE a dû faire face à sa propre série de défis: une inflation croissante soutenue par un euro faible, des spreads d'obligations gouvernementales périphériques atteignant des niveaux importants, une crise de gouvernance en Italie et une détérioration inquiétante de l'approvisionnement en gaz naturel qui plane sur le vieux continent. Mme Lagarde a répondu par une hausse de 50bp et un plan d'intervention sur les spreads des obligations d'État, un message bienvenu mais qui n'a pas entièrement apaisé les craintes des investisseurs face à la situation complexe de l'Europe.

Dans l'ensemble, les messages des deux banques centrales faisant état d'une plus grande dépendance aux statistiques économiques et chiffres financiers soulignent le manque de clarté sur le front macroéconomique mondial.

Les marchés actions ont été apaisés par les résultats des entreprises qui, en moyenne, ont été plutôt rassurants. Les grandes entreprises technologiques, cruciales pour les indices compte tenu de leur poids, n'en sont pas sorties indemnes, mais ont fait preuve de résilience.

Dans l'ensemble, les résultats d'Alphabet, de Microsoft, d'Amazon et d'Apple ont pâti de la décélération des taux de croissance, mais sans accident catastrophique. Même Netflix, un sous-performant important cette année, a pu stopper sa contre-performance suite à une amélioration du nombre d'utilisateurs (supérieur aux attentes). Meta continue d'être impactée à la fois par l’atrophie du marché publicitaire et par la part de marché croissante gagnée par TikTok, avec peu de solutions rapides en vue.

Si les cours des devises ont eu un impact sur les multinationales basées aux États-Unis, plus de 80% parmi celles-ci ont toutefois dépassé les prévisions de bénéfices et environ deux tiers leurs prévisions de revenus. Bien que ces chiffres soient inférieurs à ceux des deux dernières années, ils restent supérieurs aux moyennes à long terme.

Perspectives

Le marché disséquant chaque mot prononcé par Jerome Powell ou émis par la Réserve fédérale, la volatilité reste de mise: après un mois de juin fortement baissier, les marchés sont repartis à la hausse dans l'espoir que le pire de la politique de taux d'intérêt soit «derrière nous». Le point clé reste l'équilibre entre le degré de ralentissement/récession finalement nécessaire et l’évolution des taux d'intérêt, de nombreuses autres variables – y compris la géopolitique – étant en jeu. Pour l'instant, les marchés devraient continuer à faire face à une politique monétaire plus restrictive et à un niveau d'inflation plus élevé que la moyenne. Un tel environnement renforce l'importance de maintenir une attitude défensive et de se concentrer sur des entreprises ayant fait preuve de stabilité et de résilience économique.

Conformément à nos perspectives, nous sommes restés actif, à la recherche d’opportunités d’investissement dans des sociétés solides et affichant un ratio risque/rendement asymétrique. Pour les titres à revenu fixe, nous avons maintenu une inclinaison duration courte avec une petite exposition sur des obligations d’entreprises IG et des émetteurs de premier ordre.

 

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