Stimuler le pied marin de nos économies

Jenn-Hui Tan, Fidelity International

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Un cri d’alarme pour les centaines de milliers de travailleurs maritimes bloqués en mer à cause de la pandémie.

Au printemps, alors que la crise liée au coronavirus s'aggravait, nous avons commencé à être mis au fait de perturbations au sein de l'activité maritime mondiale.

Les restrictions sur les voyages et le commerce ont entrainé la fermeture de ports et l'annulation de vols, retardant considérablement la rotation ordinaire des équipages de cargos, entre leurs navires et leurs ports d'attache. Il ne s'agit pas seulement d'un handicap pour le secteur de la navigation commerciale, mais aussi d'une crise humanitaire pour les centaines de milliers de marins, moteurs du commerce mondial.   

Aujourd'hui, on estime que 300'000 marins dans le monde restent bloqués à bord de leurs navires, interdits de débarquer dans les ports ou empêchés de prendre un vol pour rentrer chez eux, tandis que 300'000 autres risquent la ruine financière en raison de longues périodes d'incapacité à retourner travailler.

Des acteurs incontournables de l’économie mondiale

Dans le cadre d'un engagement international avec l'industrie (transport maritime, fret, compagnies aériennes, vente au détail), et les parties prenantes associées, nous souhaitons sensibiliser les gouvernements pour qu'ils donnent la priorité aux mesures à prendre pour assurer le bien-être des marins.

En effet, les marins sont un maillon essentiel de la chaîne d'approvisionnement, et ils ont su le démontrer en particulier pendant la pandémie de Covid-19, en assurant à l’échelle mondiale la livraison de manière ininterrompue d'un large éventail de marchandises, des cargaisons sèches comme les céréales comestibles ou le minerai de fer, aux ressources énergétiques comme le pétrole et le gaz, en passant par une large gamme de produits de consommation.

Pourtant, les restrictions liées au Covid-19 sur les départs ou les arrivées dans les ports, associées à la réduction drastique des vols, ont contraint certains marins à travailler pendant 15 mois ou plus, loin de leur famille, bien au-delà des normes conventionnelles, habituellement de l’ordre de 9 à 11 mois. Ces longues périodes d'isolement augmentent les risques pour leurs santés mentale et physique, et remettent en question leur capacité à assurer la sécurité de la manutention du fret.

La nécessité d’un label pour «les travailleurs essentiels»

Une partie du problème se résume à la manière dont le métier des marins commerciaux a été catégorisé au cours de l'épidémie. Les pays ont compté sur le transport maritime pendant les périodes de confinement dus au Covid-19, mais les marins ne sont pas largement reconnus par les gouvernements comme des «travailleurs essentiels», qui se verraient normalement accorder des droits exceptionnels pour débarquer dans un port. Ce problème majeur a empêché les marins marchands de rentrer chez eux et a récemment poussé l'Organisation maritime internationale à exhorter les gouvernements à considérer les marins comme des «travailleurs clés».

En effet, «un label de travailleurs essentiels» permettrait de s'assurer que les marins sont exemptés des restrictions de voyage et qu'ils peuvent embarquer et débarquer dans différents ports. Cela contribuerait à supprimer une multitude de barrages routiers, notamment les restrictions en matière de visas et les règles douanières locales en constante évolution.

Un engagement actif

Étonnamment, jusqu'à très récemment, la communauté des investisseurs n'avait guère discuté de la question du bien-être des marins, malgré les préoccupations humanitaires et les risques opérationnels que cela représente pour les compagnies maritimes.

Avec environ 90% du commerce mondial effectué par mer, les marins sont la bouée de sauvetage qui permet de maintenir nos économies ouvertes.

En veillant à ce que les droits et les intérêts des marins soient représentés, nous contribuons à réduire les risques opérationnels pour les secteurs concernés et nous assurons la continuité du commerce mondial sur le long terme.

Alors que nous traversons une crise sans précédent, il devient encore plus crucial pour les acteurs de la gestion d’actifs de jouer un rôle moteur, en s'engageant auprès des entreprises dans lesquelles ils investissent. C’est la raison pour laquelle Fidelity International a contacté une trentaine de sociétés dans les secteurs des transports maritime, aérien et du fret, au sein desquelles nous avons des positions importantes et qui, selon nous, pourraient contribuer à résoudre ce problème.

Aucune entreprise ni aucun gouvernement n'est responsable à lui seul de cette crise humanitaire qui frappe les marins, c'est pourquoi une action collective et une collaboration multilatérale est nécessaire.

 

Contact: [email protected]; www.fidelity.ch

 

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