Rétrospective 2020 et perspectives 2021

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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Le 8 janvier 2020, la «Neue Zürcher Zeitung» se faisait pour la première fois l’écho d’une mystérieuse maladie pulmonaire en Chine.

Nous savons désormais que cela annonçait une crise sanitaire mondiale et la plus grave récession depuis des décennies. Le 11 mars, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) déclarait que le COVID-19 constituait une pandémie. Vers la fin du premier trimestre, les appels au respect de mesures d’hygiène et de distanciation strictes ainsi que l’interdiction de grands événements faisaient chuter l’activité économique en Europe. L’inquiétude s’empara aussi des marchés des actions. La nature particulière de la crise permit aux autorités de réagir tôt via de solides mesures de politique monétaire et fiscale. En mars, la banque centrale américaine procéda ainsi à de nouvelles baisses de taux, et annonça de nouveaux achats d’emprunts. Le même mois, le Congrès américain s’accorda, par-delà ses clivages internes, sur un vaste plan de relance. En Suisse aussi, de larges mesures fiscales furent prises pour soutenir les entreprises rencontrant des problèmes de liquidités. Mesure à plus long terme, un fonds de 750 milliards d’euros pour la reconstruction fut adopté par l’UE en juillet. Malgré tous ces gestes, le choc de l’offre sur l’économie mondiale entraîna la plus grande récession de ces dernières décennies. Avec l’assouplissement progressif des mesures d’endiguement, la dynamique économique se redressa en Europe à partir de la mi-mai. Couplée au filet de sécurité formé par la politique monétaire et fiscale, cette évolution entraîna une forte reprise sur les marchés des actions. Lorsqu’il apparut, en novembre, qu’une deuxième vague avait atteint l’Europe, de vastes pans de l’économie durent de nouveau ralentir leurs activités. Malgré la situation épidémiologique nettement moins favorable, il apparut rapidement que le préjudice économique des mesures d’endiguement serait moindre qu’entre février et mai 2020. Trois raisons l’expliquent: on sait depuis le printemps que les politiques monétaire et fiscale feront tout pour écarter le danger d’une crise financière; les chaînes d’approvisionnement internationales restent intactes, permettant un maintien de la production industrielle; l’industrie manufacturière européenne a pu profiter de la demande croissante issue d’Asie et d’Amérique. C’est ce qu’a confirmé en novembre et décembre la robustesse étonnante des chiffres des indices des directeurs d’achat industriels. Conséquence de la pandémie, des séries de données très fréquentes sont désormais publiées sur l’évolution conjoncturelle. Pour la Suisse, elles confirment que le produit intérieur brut a probablement stagné au dernier trimestre, mais ne s’est en aucun cas effondré comme au deuxième trimestre.

Deux événements importants des derniers jours de 2020 annoncent déjà la nouvelle année: la conclusion par l’UE et le Royaume-Uni d’un accord commercial régissant le Brexit, mais aussi l’abandon par le président américain sortant Donald Trump de son opposition à un plan de relance censé lutter contre les conséquences économiques de la pandémie. Ces deux événements ont été bien accueillis par les marchés des actions. L’année s’est ainsi terminée sur le constat surprenant que d’importants indices d’actions comme le DAX allemand avaient atteint de nouveaux records historiques.

Le revers temporaire sur la voie de la reprise devrait être surmonté au cours du premier trimestre. Avec le lancement des campagnes de vaccination, 2021 pourrait marquer le début de la fin de la pandémie. En Allemagne, la coalition au pouvoir a donc tout intérêt à maintenir sa politique fiscale généreuse jusqu’aux nouvelles élections de septembre. Les banques centrales assurent aussi qu’elles maintiendront leur politique monétaire ultra-accommodante. Jerome Powell, le gouverneur de la banque centrale américaine, a ainsi déclaré ne «même pas oser songer à relever les taux directeurs». La BCE poursuivra elle aussi ses programmes d’achat d’obligations au-delà de 2021. Selon les estimations actuelles, le produit intérieur brut de la Suisse devrait retrouver son niveau d’avant crise au second semestre 2021. Tout revers dans la campagne de vaccination, nouvelle aggravation de l’épidémie due à des mutations du virus ou nouvel embrasement de la pandémie en Asie entraînerait un grave déficit économique.

Mais même dans l’hypothèse favorable d’une reprise économique soutenue, les effets à retardement de la récession se feront ressentir. En Suisse, nous tablons sur un taux de chômage en hausse à 4% au premier semestre. Le nombre de faillites d’entreprises et de cessations d’activités devrait aussi fortement augmenter. Les possibles conséquences à long terme au-delà de 2021 pourraient être une hausse durable des taux d’inflation et des incertitudes politiques accrues. Selon une étude actuelle du Fonds monétaire international (FMI), les troubles politiques se multiplieraient ainsi après une pandémie. 

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