Qui sont les leaders de l’impact en Europe?

Aberdeen Standard Investments (Switzerland)

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De nombreuses entreprises européennes fournissent des technologies, des produits et des services qui apportent des améliorations pour la société et l’environnement.

Fort d’entreprises qui occupent les quatre premières places du classement des 100 entreprises les plus durables au monde établi par Corporate Knights et qui représentent un peu moins de la moitié dudit classement, le continent européen est en passe de discrètement devenir leader mondial de la durabilité. 

Du reste, investir dans les entreprises les plus durables n’impose pas de sacrifier les performances. Depuis sa création en 2005 jusqu’à fin 2019, l’indice «Global 100» de Corporate Knights a enregistré une performance de 7,3%, contre 7% pour l’indice MSCI ACW (chiffres annualisés).

Néanmoins, la durabilité ne constitue qu’un point de départ. Au-delà de l’analyse des risques, certaines entreprises identifient de potentielles opportunités commerciales.

L’investissement à impact (impact investing) alloue les capitaux selon des modalités qui visent à générer, outre des rendements financiers, un impact social et environnemental positif, et ce de façon mesurable. Si la mesure des rendements financiers est relativement simple, la quantification de l’impact est plus difficile. Certes, il n’existe pas de «bonne» approche de l’investissement à impact, mais les objectifs de développement durable des Nations unies offrent un cadre largement accepté d’identification des principaux problèmes sociaux et environnementaux, et ils sont assortis de plus de 200 indicateurs de performance permettant de mesurer les progrès d’un pays.

L’Europe offre un vivier de candidats. Ses plus grandes entreprises sont en mesure de montrer en quoi leurs stratégies commerciales produisent davantage que de simples bénéfices économiques.

Prenons l’exemple de Vestas, fabricant danois d’éoliennes. Au cours de leur cycle de vie, les éoliennes Vestas produisent 30 à 50 fois plus d’énergie qu’elles n’en consomment et elles n’émettent que 1% du dioxyde de carbone par kWh émis par une centrale au charbon. Un résultat conforme aux objectifs des Nations unies en matière d’énergie propre et abordable et de lutte contre le changement climatique.

L’Organisation mondiale de la santé indique que 785 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à des services de base d’approvisionnement en eau potable et que plus de deux milliards de personnes ne disposent pas d’un système d’assainissement adéquat. A titre de deuxième exemple, citons Suez, société française de services collectifs qui fournit des services de distribution d’eau et de traitement des eaux usées sur cinq continents. Depuis 1990, ses activités dans les pays en développement ont permis de fournir de l’eau potable à plus de 19 millions de personnes et des systèmes d’assainissement à plus de 9 millions de personnes. Ces activités permettent de réduire la pauvreté, de fournir de l’eau potable et des services d’assainissement, et contribuent à préserver la vie aquatique.

Les investissements à impact ne sont pas tous aussi probants. Par exemple, peu de gens savent que la construction et l’exploitation des bâtiments sont responsables de plus d’un tiers de la consommation mondiale d’énergie et de près de 40% de l’ensemble des émissions de CO2.
Kingspan, entreprise irlandaise de matériaux de construction et d’isolation, propose des produits qui permettent d’économiser de l’énergie, de réduire les déchets de construction et de lutter contre le changement climatique. Selon le rapport annuel 2018 de la société, ses panneaux isolants et ses produits en carton isolant ont permis d’économiser 193 millions de MWh d’énergie et 38 millions de tonnes de CO2.

D’autres entreprises s’adaptent pour survivre dans ce nouvel environnement. La société de sciences de la vie DSM s’appelait à l’origine De Nederlandse Staatsmijnen (Mines d'Etat néerlandaises). Elle a vendu ses activités pétrochimiques en 2002 et a axé sa stratégie sur la création d’une «société saine et fonctionnelle pour tous», notamment au travers de la nutrition. L’initiative baptisée «Project Clean Cow», concernant un additif alimentaire qui réduit de 30% les émissions de méthane des bovins, s’inscrit dans ce cadre.

Mais qu’en est-il des performances? Les investisseurs ne doivent pas confondre investissement à impact et philanthropie. Le GRESB, l’indice de référence ESG pour les actifs réels, décrit l’investissement à impact comme produisant un «double effet», les améliorations sociales et environnementales allant de pair avec la recherche de performances financières.

Les historiques des stratégies d’investissement à impact sur les marchés publics sont courts. Cependant, selon le Global Impact Investing Network, la majorité des fonds à impact produisent des rendements conformes ou supérieurs aux prévisions financières. Mais, cela va sans dire, les fonds à impact n’offrent pas plus de garantie de rendement que les fonds classiques et, comme nous le savons, le passé ne présage pas de l’avenir.

Les investisseurs en actions mondiales ne disposent pas d’outil simple et tout fait pour mesurer l’impact. L’investissement à impact nécessite des ressources pour effectuer une analyse fondamentale des mesures traditionnelles de la performance des entreprises et des risques environnementaux, sociétaux et de gouvernance.

L’Organisation des nations unies estime qu’il lui faudra entre 5’000 et 7’000 milliards de dollars d’investissements par an pour réaliser son programme de développement durable. A terme, cela créera de nombreuses opportunités d’investissement pour les entreprises qui font coïncider leurs activités avec ces objectifs. Des entreprises qui, selon nous, sont très nombreuses en Europe.

 

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