Peur des corrections? N’abandonnez pas, adaptez-vous! 

Swiss Life Asset Managers

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Tatjana Xenia Puhan explique pourquoi le moment est idéal pour investir dans des actions à la manière d’un assureur. 

Tatjana Xenia Puhan, Head Multi-Asset & Equity pour les affaires pour compte de tiers de Swiss Life Asset Managers.
Qu’observez-vous sur les places boursières?

Après un solide début d’année, les marchés ont subi des corrections en mai suite au regain de tensions entre Washington et Pékin. Depuis l’annonce par les banques centrales de la zone euro et des Etats-Unis qu’elles maintiendraient les taux d’intérêt à un niveau bas plus longtemps que prévu, les actions et évaluations sont reparties à la hausse. Les incertitudes politiques demeurent, et le fléchissement mondial de la conjoncture se poursuit. Le cycle est-il arrivé à maturité? 

Vous conseillez de cesser l’engagement en actions? 

Non, mais je conseille la prudence. Personne ne sait quand sortir en phase de hausse, mais en observant les évaluations, il est clair que cette phase ne peut pas continuer indéfiniment.

Admettons qu’une bulle spéculative se forme: est-il préférable de vendre les actions ou d’attendre? 

Nous pensons qu’il existe une troisième voie: maîtriser ou réduire les risques des engagements en actions. Chez les assureurs, ce type de gestion des risques est déjà bien ancré. 

L’idée semble bonne. Mais comment la mettre en œuvre et comment un tel portefeuille est-il structuré?

Les stratégies de couverture contre les pertes sont une possibilité. Elles sont centrées sur un portefeuille d’actions axé sur l’indice MSCI World. Les options composent la protection. Tandis que le portefeuille de base permet une participation aux marchés actions avec couverture du risque de change, il est prémuni partiellement des pertes par cette protection. Le rapport risque-rendement est ainsi optimisé et la capacité à supporter une perte financière est préservée. Nous utilisons des fonds internes à cet effet. 

Peut-on mesurer cette protection?

La stratégie vise à amortir les baisses de cours, mais il n’y a aucune garantie avec un niveau de couverture défini, cela serait trop coûteux. Dans le cadre d’un portefeuille mondial dans un environnement de marché comme celui de la crise en 2008, la stratégie aurait limité la perte légèrement en deçà de 10%, alors que l’indice MSCI WORLD s’effondrait de 59%. La protection a son prix, mais elle est plus que payante en pareil cas.

Et quel est ce prix? 

En phase haussière, la protection sous forme d’options – à perte – pèse sur la performance. Toutefois, afin de maintenir cet effet à un niveau limité, il est possible d’adapter le degré de protection et les échéances des options de manière dynamique et selon l’environnement de marché. Ces coûts peuvent également être partiellement absorbés par la vente d’autres options. La participation au marché est ainsi attractive tout en limitant nettement le risque de perte, avec une volatilité plus faible. 

Comment gérez-vous les différentes phases du cycle?

Notre processus d’investissement propose une évaluation du marché pour cinq scénarii: une hausse modérée ou forte, une baisse modérée ou forte, et une évolution latérale. Nous adaptons la structure en combinant différentes options de vente et d’achat. Dans chaque scénario, nous conservons systématiquement des options de vente afin de doter le portefeuille de base d’une couverture fondamentale contre les pertes de cours trop importantes.

Les stratégies de couverture sont souvent associées à des coûts élevés, des structures complexes et, in fine, des promesses non tenues.  

Cette critique vise surtout de nombreux produits structurés, porteurs de paris et de risques dont l’investisseur n’a pas toujours pleinement conscience. En revanche, les stratégies en actions couvertes contre les pertes ont une structure très transparente et compréhensible. De plus, elles sont dotées d’une protection, partielle mais permanente, contre les pertes. Elles ne font pas de paris binaires, mais cherchent à proposer une participation au marché aussi élevée et diversifiée que possible, avec en parallèle une faible volatilité et des pertes maximales bien inférieures. Nous suivons en outre une approche active nous permettant d’optimiser le rapport coût/bénéfice de la couverture.

Comment se traduit l’intégration de ce type d’actions dans le portefeuille?

Les actions couvertes contre les pertes constituent une classe d’actifs supplémentaire proposant des rendements théoriques mieux ajustés au risque que les obligations. La combinaison permet de réduire l’allocation en faveur des obligations et de changer pour des placements plus rémunérateurs. Nous déployons notamment cette stratégie dans nos portefeuilles multi-asset afin d’augmenter la part en actions sans augmenter le risque.

Conseillez-vous d’investir à la manière d’un assureur?

Cette tactique, à savoir investir dans un engagement international en actions sans renoncer à une certaine protection, le permet. Il n’est pas seulement question de conscience du risque. Nous-mêmes recourons depuis des années à des structures protégeant des pertes, y compris quand il s’agit d’investir les avoirs de nos assurés. Il est donc dans notre propre intérêt que cette stratégie fonctionne. 

 

Disclaimer
Le présent document contient des informations prospectives qui reflètent notre évaluation et nos attentes à un moment donné. Différents risques, incertitudes et autres facteurs d’influence pouvant toutefois mener à des écarts notables entre les évolutions et résultats effectifs et nos prévisions. La présente publication ne constitue ni une incitation ni une recommandation pour la vente ou l'achat d'instruments de placement, et son but est uniquement d'informer.