Les obligations durables, sont-elles les nouveaux smartphones?

Richard Butters, Aviva Investors

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Les obligations durables sont en plein essor, mais les marchés ont-ils besoin d’une telle diversité de produits?

Les premiers smartphones possédaient peu d’applications, les connexions Wi-Fi étaient inégales et le coût des données prohibitif. Malgré ces inconvénients, ils sont désormais omniprésents. L’univers des obligations durables se développe de la même manière. Pendant de longues années, les obligations vertes constituaient la seule offre de ce type mais, depuis quelques temps, la demande et l’offre ont explosé.

Selon le fournisseur de données Refinitiv, les émissions d’obligations durables ont totalisé un montant record de 544,3 milliards de dollars en 2020, soit plus du double de l’année précédente. Le montant des émissions d’obligations vertes de 222,6 milliards de dollars a également constitué un record mais un tout nouvel écosystème est apparu, faisant émerger des obligations sociales, durables, liées au développement durable et à la transition climatique.

Ce marché est en pleine croissance pour plusieurs raisons. Le premier facteur, et le plus significatif, est l’abondance de nouvelles réglementations et les objectifs de neutralité carbone qui ont été fixés par de grandes entreprises et des entités nationales et supranationales, comme le plan d’action pour la finance durable de l’Union européenne (UE), qui vise à soutenir la transition vers le développement durable après la crise de la COVID-19.1

Les entreprises sont également désireuses de profiter de la hausse de la demande. «Les entreprises réalisent qu’il s’agit d’une opportunité d’obtenir des financements pour atteindre n’importe lequel de leurs objectifs stratégiques globaux, et nous constatons une croissance sur tous les segments du marché», explique Richard Butters, analyste ESG chez Aviva Investors.

Pour illustrer ce propos, 164 milliards de dollars d’obligations sociales et 127,6 milliards de dollars d’obligations liées au développement durable ont été émis en 2020 (soit respectivement dix fois et trois fois plus qu’en 2019).

En comparaison, les principes des obligations liées au développement durable n’ayant été publiés qu’en juin 2020, seules quatre entreprises avaient procédé à des émissions inscrites dans ce cadre en septembre 2020: Enel, Suzano, Novartis et Chanel.

Les émetteurs sont issus d’un panel de secteurs de plus en plus diversifié, après des années de concentration dans les domaines de la finance, de l’immobilier, des services aux collectivités et des énergies renouvelables. En 2020, ils appartenaient aux secteurs de l’automobile, des biens de consommation et du luxe, et de la téléphonie mobile.2

Toutefois, les investisseurs doivent prendre soin de vérifier scrupuleusement si une obligation durable répond à leurs critères. Tout d’abord, certaines obligations durables sont-elles meilleures que d’autres? Deuxièmement, si un label ne constitue pas une garantie suffisante contre le greenwashing, comment les investisseurs peuvent-ils s’assurer que leur investissement peut faire une réelle différence?

1. Quelle obligation?

L’International Capital Market Association (ICMA) a créé quatre séries de principes qui définissent un cadre pour les obligations durables: les Green Bond Principles (GBP), les Social Bond Principles (SBP), les Sustainability Bond Guidelines (SBG) et les Sustainability-Linked Bond Principles (SLBP), ainsi que le Climate Transition Finance Handbook 2020’.3

Les obligations vertes, sociales et durables reconnues par l’ICMA comportent chacune quatre composantes (utilisation des capitaux, évaluation et sélection du projet, gestion des capitaux et reporting) qui doivent être vérifiées dans le cadre d’audits externes indépendants.4

Les obligations liées au développement durable ont pour objectif de développer davantage le rôle des marchés de la dette dans le financement et la promotion du développement durable. Par rapport aux trois autres catégories d’obligations, elles sont davantage tournées vers l’avenir.5

L’ICMA déclare également: «Il existe un marché dédié aux obligations sur le thème du développement durable, y compris celles liées aux Objectifs de développement durable («ODD»), dans certains cas émises par des organisations principalement ou entièrement impliquées dans des activités durables, mais leurs obligations ne sont pas alignées sur les quatre composantes fondamentales des Principes».6

En dehors de l’écosystème de l’ICMA, la Climate Bonds Initiative (CBI) fournit un label baptisé Climate Bonds Standard des obligations et des prêts certifiant que qu’ils sont verts ou alignés sur les objectifs fixés dans l’Accord de Paris.

Les sociétés citées ne le sont qu’à titre d’information. Il ne s’agit ni d’une offre de vente, ni d’une sollicitation d’achat de titres.

 

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1 Renewed sustainable finance strategy and implementation of the action plan on financing sustainable growth (Stratégie renouvelée de financement durable et mise en œuvre du plan d’action pour le financement de la croissance durable), Commission européenne, 2021.  
2 Tracking the environmental footprints of corporate green bond issuers (Suivi de l’empreinte environnementale des émetteurs d’obligations d’entreprises vertes), Scope Group, 1er février 2021. 
3 Green Bond Principles (GBP), International Capital Market Association, 2021. 
4 Sustainable finance (Finance durable), International Capital Market Association, 2021. 
5 Sustainability-Linked Bond Principles (SLBP), International Capital Market Association, 2021. 
6 Sustainability Bond Guidelines (SBG), International Capital Market Association, 2021. 

 

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