L'équipe de Sturdza examine la situation géopolitique et évalue les réactions du marché à la publication des résultats des entreprises.
Le mois d'avril a été marqué par une nouvelle baisse de la plupart des classes d'actifs liquides, faisant basculer les indices boursiers américains et mondiaux vers leurs plus bas niveaux depuis le début de l'année. Dans ce contexte de craintes macroéconomiques liées au durcissement des mesures sanitaires en Chine et à l'enlisement du conflit entre l'Ukraine et la Russie, une aversion au risque s’est clairement fait ressentir sur le marché, mise en évidence par un écartement des spreads de crédit au milieu du mois. Les résultats décevants de certaines sociétés de grande capitalisation du secteur technologique (notamment Amazon et Netflix) ont lourdement pesé sur l'indice Nasdaq qui a enregistré sa pire performance mensuelle depuis octobre 2008, accentuant les pressions sur les bénéfices des sociétés d’un groupe dont les valorisations ont déjà été malmenées.
Entre la stricte politique «zéro-covid» en vigueur en Chine et l'escalade des échanges verbaux sur le front de l'Ukraine, l’augmentation de la probabilité d’être confronté en même temps à un ralentissement de la croissance mondiale et à de nouvelles perturbations de la chaîne d'approvisionnement a contribué à créer un environnement difficile pour les investisseurs et les banques centrales. Alors que les indicateurs macroéconomiques globaux restent plutôt positifs, la consommation et l'investissement chinois commencent à montrer des signes d’anémie, les chiffres américains robustes sont, quant à eux, à prendre avec des pincettes en raison de leur décalages inhérents. Sans signe que l'inflation ait atteint son sommet, les attentes tablant sur un nouveau resserrement monétaire continuent d’être intégrées dans les valorisations, comme en témoigne l'évolution radicale de la courbe des rendements américains - le bon du Trésor à 10 ans ayant gagné plus de 0,5% au cours du mois et le Bund étant lui désormais proche de 1%. La saison des bénéfices a été plutôt positive, la grande majorité des entreprises américaines ayant publié des résultats généralement satisfaisants. Cependant, les ruptures dans les chaînes d'approvisionnement et le contexte cyclique difficile ont été les sujets les plus âprement débattus lors des conférences entre analystes et directeurs de sociétés.
Pour ce qui est de l'avenir, la visibilité est limitée, les marchés restant obnubilés par l'inflation et la réaction des banques centrales, tandis que les pressions cycliques renforcent les craintes d'une éventuelle récession mondiale. L'escalade rhétorique autour de la situation en Ukraine/Russie continue d'alimenter l'aversion au risque. L'économie américaine se maintient pour l'instant sur sa trajectoire ascendante, avec des chiffres d'emploi et d'activité solides, mais l'inflation pèsera sur cet élan au cours de l'année à venir. Le positionnement conservateur du fonds est maintenu, avec une qualité élevée et une faible duration de la poche obligataire et une exposition relativement faible aux actions, un profil jugé approprié dans l’environnement actuel. La volatilité des marchés, telle qu'elle s'est manifestée au cours du mois, créera probablement des opportunités de réinvestissement dans des sociétés de qualité à l'avenir.