Les actions s'envolent dans un contexte économique en dents de scie

Eric Sturdza & Constantin Sturdza, Eric Sturdza Investments

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Un mois de juillet contrasté avec des marchés globaux en hausse, les actions US en tête grâce à la résilience économique américaine.

Les actions américaines ont progressé en juillet, soutenues par des données économiques solides et une baisse de l'inflation, ce qui a amené le marché à envisager avec plus de sérénité le scénario idéal «désinflation et atterrissage en douceur de l'économie». La Réserve fédérale a encore relevé le niveau des Fed Funds de 0,25% en laissant toutefois planer certains doutes sur des changements à venir. En effet, le taux annualisé de l'inflation «core» et nominale au cours des deux derniers mois a été de 2%, cependant et dès à présent, les acteurs du marché anticipent la hausse de ce chiffre. Les données de l'ISM ont montré la poursuite de la contraction de l’activité dans l'industrie manufacturière, tandis que celle du secteur des services progresse. Les consommateurs globalement continuent de dépenser et les chiffres de l'emploi reflètent un marché toujours tendu avec des salaires réels en forte hausse ces derniers temps alors que l'inflation diminue. Cet environnement favorable à l'emploi, ainsi que l'excès d'épargne après la pandémie, ont été à l'origine de la résilience de l'économie américaine. Ils ont compensé la forte contraction du crédit à laquelle nous avons assisté. À l'avenir, c'est cet équilibre qu'il faudra surveiller.

En Europe, malgré les perspectives économiques mitigées, les chiffres de l'inflation ont incité la BCE à relever son taux d'intérêt de 0,25%. Il est parallèlement intéressant de noter que cette dernière a décidé d'annuler les paiements d'intérêts sur les dépôts obligatoires des institutions de crédit, les ramenant à 0%.

La duration du marché hypothécaire étant beaucoup plus courte au Royaume-Uni que celle des autres pays, la hausse des taux d'intérêt s'avère y être plus douloureuse qu'ailleurs. Ce phénomène accroit la pression sur la Banque d'Angleterre, qui, compte tenu d’un marché de l'emploi encore solide, se concentre sur la réduction de l'inflation. Nous verrons combien de temps cela durera, car avec la chute de la confiance des consommateurs, les données mitigées de l'IPP et un certain nombre d'autres indicateurs pointant vers la stagnation économique, le Royaume-Uni pourrait bien se retrouver en récession plus rapidement qu’attendu.

En Asie, relevons la «nuance» du marché japonais sur lequel les titres des sociétés domestiques ont surperformé ceux des compagnies largement plus capitalisées et orientées vers l'international. L'économie reste bien orientée, mais ce mois-ci, l'attention s'est surtout portée sur la Banque du Japon et sur la question de savoir si des changements importants allaient être apportés à la politique YCC «Yield Curve Control». Le gouverneur Ueda a effectivement relevé le plafond des rendements à 1%, cependant la BoJ est rapidement intervenue dès les rendements ont atteint 0,6%. Si l'impact global sur les marchés a été limité, les actions de la BoJ doivent être surveillées de près.

Pendant ce temps, en Chine, le gouvernement poursuit la mise en œuvre de diverses mesures pour soutenir l'économie, ces dernières générant une amélioration progressive. Toutefois, les risques géopolitiques liés à l'investissement en Chine demeurent.

Perspectives

Les perspectives pour les actions restent paradoxales; les économies résilientes ont jusqu'à présent été capables de croître grâce un excès d'épargne et des marchés de l'emploi solides, et cela malgré le resserrement des conditions des prêts bancaires et la faiblesse des secteurs autres que celui des services. Au cours du premier semestre de l'année, l’activité dans les secteurs énergie et transports ainsi que l'allègement des chaînes d'approvisionnement ont eu un effet positif sur les marges. Beaucoup de ces tendances sont en train de se normaliser ou de s'inverser. Entre-temps, les banques centrales maintiennent leurs politiques restrictives par le biais de taux élevés et d'un resserrement quantitatif, les effets de ces politiques n’ayant pas encore été entièrement répercutés sur les économies. Le récent «rally» dans les marchés boursiers doit être ainsi considéré avec prudence.

Alors que les défis macroéconomiques liés à la géopolitique, à l'inflation, à la politique monétaire et à la trajectoire économique qui s'ensuivra continuent de susciter de la volatilité sur les marchés financiers, nous restons d'avis que des opportunités de rendement à long terme existent aujourd'hui dans les entreprises qui présentent une combinaison optimale entre modèle d'entreprise, valorisation et visibilité. Avec un positionnement qui reste défensif, nous sommes toutefois convaincus d’être en mesure de saisir les opportunités qui se présenteront.

 

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