La croissance démographique, l’augmentation de la prospérité et le changement climatique font de la pénurie d’eau un problème. Les besoins élevés en eau de l’agriculture jouent un rôle essentiel à cet égard. Le risque d’un déficit hydrique et d’une crise de l’approvisionnement alimentaire qui en résulterait peuvent ainsi être contrés.

L'augmentation de la population doit aller de pair avec une hausse de la production alimentaire mondiale, afin de pouvoir nourrir tout le monde. Selon les estimations des Nations unies, la population mondiale devrait passer de quelque 7,9 milliards d’habitants à près de 10 milliards d’ici 2050, ce qui représente une croissance d’environ 25%.

Aujourd’hui déjà, l’agriculture est responsable de 65% de la consommation mondiale d’eau douce, mais avec de fortes disparités régionales. Certes, la croissance relative de l’agriculture sera plus faible que celle de l’industrie, des villes et des ménages. Mais en termes absolus, l’agriculture sera responsable de la plus forte augmentation de la consommation d’eau. En plus de la croissance démographique, l’augmentation de la prospérité mondiale signifie que la classe moyenne comptera jusqu’à trois milliards de personnes en plus d’ici 2030, ce qui devrait continuer à stimuler la consommation d’eau dans l’agriculture, car les personnes plus riches consomment des aliments plus gourmands en eau, comme le café et la viande. Un accroissement de l’efficacité hydrique dans l’agriculture est donc absolument nécessaire afin de réduire ou de prévenir le risque d’un déficit hydrique.

 
Source: Swisscanto Invest, évolution attendue de la demande mondiale en eau douce sans mesures supplémentaires d’efficacité hydrique et de protection de l’eau

A l’heure actuelle, 30% de l’eau utilisée dans l’agriculture est destinée à l’élevage d’animaux (y compris la production d’aliments pour animaux associée) et les 70% restants à la culture des fruits et légumes. Nous nous attendons à ce que la proportion d’eau utilisée pour l’élevage des animaux diminue lentement au fil du temps (en raison du succès grandissant que connaissent les protéines végétales) au profit de la production de fruits et de légumes. Sur les 70% d’eau utilisés, près de la moitié sont aujourd’hui perdus en raison de techniques d’irrigation inefficaces, d’une mauvaise gestion de l’eau et de l’évaporation. Ces pertes doivent être enrayées.

De plus, le changement climatique en cours entraînera une modification des profils de température et de précipitations à l’échelle mondiale. Les experts agricoles s’attendent à ce que les vastes zones de culture dans les régions du sud soient moins productives, que la pénurie d’eau y soit accentuée et que ces régions ne puissent continuer à être exploitées pour l’agriculture qu’au prix d’une forte irrigation. Au lieu de l’eau de surface, il faudra de plus en plus utiliser l’eau de la nappe phréatique pour irriguer ces régions, mais celle-ci n’est souvent pas un substitut durable, car elle se renouvelle jusqu’à 1’000 fois plus lentement que l’eau de surface.

Des études¹ montrent que le changement climatique touchera fortement jusqu’à un tiers des zones de culture actuellement exploitées dans le monde. Les nouvelles surfaces cultivées, généralement dans les régions plus au nord, ne devraient pas pouvoir compenser les pertes. C’est pourquoi il est important d’accroître de manière cohérente l’efficacité de l’eau utilisée afin de contrer une crise imminente de l’approvisionnement alimentaire.

Comment augmenter l’efficacité de l’utilisation de l’eau? Il existe un large choix d’approches prometteuses:

• Développement de l’irrigation goutte à goutte, qui répand l’eau de manière ciblée sur les plantes
• Utilisation accrue d’outils d’analyse de données qui fournissent aux agriculteurs de nouveaux outils décisionnels basés sur des données, de sorte que l’irrigation puisse être utilisée de manière optimisée en termes de quantité et de temps
• Mesure plus précise de l’utilisation de l’eau grâce à des capteurs, afin d’éviter une irrigation insuffisante ou excessive
• Captage et stockage accrus des précipitations, par exemple dans des réservoirs artificiels
• Utilisation de bâches au-dessus des champs de culture pour limiter les pertes dues à l’évaporation
• Utilisation de nouveaux engrais qui augmentent la capacité du sol à mieux stocker l’eau
• Utilisation de semences végétales novatrices nécessitant moins d’eau et s’adaptant ainsi mieux au climat sec

Dans le cadre de notre stratégie de placement, nous investissons dans de nombreuses entreprises qui proposent des produits et des solutions qui améliorent l’efficacité de l’utilisation de l’eau dans l’agriculture. Citons notamment:

• Advanced Drainage Systems (systèmes de collecte et de stockage des eaux pluviales)
• Kubota (machines et logiciels, en particulier pour la culture du riz très gourmande en eau)
• Valmont Industries (techniques d’irrigation)
• Divers fabricants de pompes (techniques d’irrigation)